Chère lectrice, cher lecteur bonjour !
8ème édition aujourd’hui de C’est bon ça, la newsletter qui t’envoie que du bon autour du (growth) marketing 🤟
Cette semaine, j’ai échangé avec Amandine Aman, actuellement VP Marketing & Brand @Luko.
Vous n’êtes pas prêt.e pour cette édition.
Pourquoi devez-vous la lire ?
Amandine est une énorme pointure dans le milieu du marketing : 1ère employée internationale dans l’équipe growth marketing d’Uber, elle a ensuite coordonné et structuré son expansion internationale. Elle a travaillé sur le déploiement de la nouvelle image de marque d’Uber dans le monde.
Elle fait partie de ces personnes qui transforment en or tout ce qu’elles touchent : en plus de sa brillante carrière en marketing, elle a été semi-professionnelle de basket et lance en ce moment sa carrière de DJ, @Seekat / Spotify Elle vient d’ailleurs de signer sur 2 labels de la West Coast.
Elle n’a qu’un mot en bouche : Go get it ! Elle bouge, elle s’active, elle s’engage. Une vraie tornade.
C’est parti ! 🔥
💌 Présentation de l’invitée
Les 3 grandes phases de la vie d’Amandine
Le basket ⛹️♀️
Amandine avait un rêve : devenir une joueuse de basket professionnelle.
Toute son éducation a été construite autour de ce rêve. Jusqu’à ses 18 ans, elle s’est donnée à fond pour le réaliser. Sans entrer en sport étude, elle a réussi à jouer dans de belles équipes jusqu’à atteindre l’antichambre de la ligue professionnelle.
Elle était sur le point de décrocher un contrat professionnel lorsqu’elle s’est posée cette question : “Est-ce que je souhaite vraiment devenir joueuse professionnelle de basket et risque de me mettre dans une situation financière précaire ?”
Choix cornélien. Ses bons résultats scolaires l’incite à poursuivre ses études. Son souhait ? Travailler dans le marketing sportif.
Le marketing 📈
Elle entre alors en classes préparatoires pendant 2 ans puis en école de commerce à Grenoble École de Management.
Très intéressée par la psychologie et l’humain, elle opte finalement pour le marketing tout court.
Elle commence comme cheffe de produit chez Mars et McCain. Ces premières expériences professionnelles sont idéales pour faire ses gammes : elle apprend à être une bonne marketeuse, une bonne manageuse et travaille dans de belles et grandes entreprises où tout est carré et organisé.
Cependant, Internet commence à sérieusement bouleverser le champ du marketing traditionnel. Décidée à faire partie de cette nouvelle vague, elle déménage à Berlin en janvier 2012 pour rejoindre Spreadshirt, une plateforme de vente en ligne d’objets personnalisés en tant que responsable du marketing digital sur le marché français.
Elle apprend le marketing digital sur le tas, ce qui ne l’empêche pas de grimper très rapidement les échelons au sein de la boîte. En moins de 3 ans, elle devient directrice marketing Europe de Spreadshirt, travaille au quotidien avec le CEO et gère ses équipes marketing.
La lassitude commence néanmoins à pointer le bout de son nez. Le besoin de changement se fait plus pressant. Ce qu’elle souhaite ? Travailler pour une plus grosse entreprise en plein développement avec des ambitions globales, une notoriété globale et un vrai impact au quotidien dans la vie des gens.
Elle voit alors une offre d’emploi chez Uber. Nous sommes fin 2014, Uber est en pleine expansion dans le monde entier. Après 13 (!) entretiens, elle devient la première employée internationale à travailler dans l’équipe growth marketing d’Uber et déménage à Londres.
Elle commence par s’occuper de tous les processus de performance marketing ainsi que du lancement d’Uber dans les plus importantes villes du marché européen et sud-américain. Elle prend du galon et commence à faire des recommandations produits et stratégiques à l’équipe dirigeante d’Uber.
Performance marketing : Marketing à la performance, il désigne tous les canaux par lesquels l'annonceur rémunère le support publicitaire en fonction des performances de la campagne. On compte par exemple l’affiliation, les publicités payées au clic …
Seule pour gérer toutes ses missions, la charge de travail devient lourde. Elle est alors chargée de recruter, recommander, structurer et coordonner toutes les équipes marketing d’Uber pour le marché européen et sud-américain en partenariat avec les RGMs et GMs.
En avril 2016, on lui propose de venir à San Francisco pour embaucher et faire naître toutes les équipes méga-régionales d’Uber à l’international. Amandine et son équipe deviennent le point de contact entre l’équipe dirigeante à San Francisco et l’ensemble des équipes marketing d’Uber dans le monde entier. C’est un poste à très haute responsabilité et une période très très intense. Elle s’occupe d’initiatives critiques à l’échelle internationale comme la conception et le déploiement de la nouvelle image de marque d’Uber et travaille quotidiennement avec les plus grandes stars de la Silicon Valley dans les différents domaines du marketing.
Elle restera en tout et pour tout 4 ans chez Uber, qu’elle quitte septembre 2018 exténuée par l’intensité des missions et le temps passé dans les avions.
Désormais, elle souhaite réorienter sa carrière et travailler uniquement pour des entreprises qui ont un impact positif sur le monde. Elle rejoint alors Holberton School, une entreprise de formation d’ingénieur en informatique, en qualité de directrice de la marque et du marketing. Son souhait ? Amener plus de diversité dans le secteur de la technologie. Elle quitte ses fonctions en décembre 2019 après avoir mis en place toute la structure de lancement des nouvelles écoles et une nouvelle identité de marque alignée avec le souhait de globalisation de l’équipe dirigeante.
La musique 🎛️
Janvier 2020, nouvelle année, nouvelles envies, nouveaux objectifs : se consacrer à la musique et être signée sur un label.
Elle décide alors de devenir consultante en branding et growth marketing afin de se dégager du temps pour la musique tout en continuant une activité professionnelle.
Elle travaille depuis le début de l’année avec Luko en tant que VP Brand & Marketing tout en aidant une fondation, Endless, pour inspirer les enfants à apprendre à coder grâce à des jeux.
En parallèle, elle développe sa carrière musicale. Ses styles de musique : deep house, melodic techno et tech house. Elle prépare la sortie de son premier album en 2021 ainsi que la sortie d’un titre sur l’un des plus gros labels de la côte ouest. Pour suivre la star, Seekat et son groupe, Subjacent.
📦 Présentation de la boîte
Produit : Luko est une néo-assurance habitation. Ses gros points forts :
Une facilité d’inscription et de gestion inégalée : 5 minutes pour s’inscrire, contrats sans engagement et personnalisables en 2 clics, résiliation de votre contrat actuel si vous souhaitez opter pour leurs services…
Un remboursement en quelques heures ou quelques jours maximum. Record : un remboursement d’une véranda en 2h35.
Un artisan en 2 jours chez vous en cas de sinistre.
Une personnalisation de la relation-client : Luko place ses assuré.e.s au centre de leur mission. Quoi qu’il arrive, vous serez entendu.e et écouté.e.
Modèle d’affaire : Luko vend des contrats d’assurance et des services autour de la maison comme le service de téléconsultation Dr House (nouveauté Octobre 2020) sous forme d’abonnement avec des cotisations mensuelles.
Vision à long terme : Devenir l’expert de la maison de ses assurés et se faire un allié de la planète et des enjeux écologiques. Luko souhaite s’imposer comme le partenaire de référence de votre logement et vous fournir des recommandations plus vertueuses et écologiques en fonction de l’analyse des données de votre logement.
Nombre d’employés : 80
Nombre de clients : Ils viennent d’atteindre les 100 000 assurés en 2 ans. On the road to the million soon ?
Levée de fonds : 22 millions d’euros levés depuis janvier 2017. La dernière levée de fonds de 20 millions d’euros a eu lieu en novembre 2019 avec notamment le fonds d’investissement Accel, l’un des top 5 fonds de Venture Capital mondiaux.
Luko et la COVID-19 : Le 1er confinement a été délicat mais le plan de relance concocté par Amandine a permis un retour rapide de la croissance. La question se repose aussi avec ce nouveau confinement : quand reprendre les dépenses, à quel niveau et avec quelle agressivité ?
Marque employeur : Luko a récemment été élu comme l’une des 10 Top Startups 2020 de LinkedIn et est également certifié “B Corp”, c’est-à-dire une société reconnue pour avoir des effets bénéfiques sur le monde tout en étant rentable.
Ils recrutent : Tous types de profil dans toutes les équipes ! Pas mal de nouveaux postes vont ouvrir en 2021. Ils recherchent des gens bienveillants, collaboratifs et humbles. C’est le bon moment pour les rejoindre, alors n’hésitez pas/plus ! Plus d’informations ici.
🎙️ L’interview d’Amandine
1ère partie : le (growth) marketing et toi
Pourquoi travailles-tu dans le (growth) marketing ?
Travailler en growth marketing, c’est avant tout un état d’esprit. C’est être un peu plus rapide, agressif et inventif dans ta réflexion et dans l’accélération de lancement de tes tests ou de tes initiatives.
Je dirais même que c’est avant tout un état d’esprit de believer. Il faut être créatif.ve, rigoureux.se et axé.e sur la résolution de problèmes. Tu erres en territoire inconnu et tu dois trouver une solution rapide.
Aujourd’hui, j’ai élargi mon panel. Avec une formation en marketing et une bonne connaissance en growth marketing, je me concentre maintenant sur le branding. Pourquoi ?
Branding : Discipline qui permet de définir la marque d’une entreprise, son identité, ses valeurs et la positionner favorablement dans l’esprit du consommateur. L’objectif est ainsi de créer une relation durable avec ses clients.
Car le growth marketing n’est qu’une étape dans la vie d’une entreprise selon moi. C’est une phase d’évolution. Quand tu lances ta boîte, tu vas faire du growth marketing pour trouver tes premiers clients et aussi pour réaliser des objectifs insensés. Mais ensuite, c’est le branding qui va prendre le relais. Si tu ne fais que du growth marketing et si tu négliges la brand, ton entreprise ne survivra pas longtemps.
Plus ta boîte grandit et plus tu dois réfléchir à des investissements branding et une cohésion de marque. C’est ce qui fait la différence entre une startup qui scale et une startup qui gagne.
C’est quoi du bon marketing pour toi ?
Le marketing a tellement évolué ces dernières années.
Pour moi, aujourd’hui, le marketing, c’est le “comment ?” et le branding, c’est le “pourquoi ?”
Le bon marketing, c’est toutes les bonnes tactiques de court-terme qui te permettent de trouver tes clients et de les faire acheter une première fois.
Le bon branding, c’est ce qui permet de fidéliser tes clients, ceux qui ont acheté une première fois grâce à ton bon marketing. C’est ce qui fait que les gens choisissent ta marque, qu’ils s’identifient à ce que tu es et qu’ils en parlent de la bonne manière. On rentre dans l’émotion, on construit une confiance et une fidélité qu’il faut savoir cultiver.
Pour résumer, le marketing, c’est le “faire”, le branding, c’est l’“être”.
Quelle a été ta plus belle réussite marketing ?
Honnêtement, il y a 2 choses dont je suis particulièrement fière :
Les équipes que j’ai construites chez Uber. J’ai embauché d’excellentes personnes qui aujourd’hui sont toutes des stars dans l’univers du marketing. Plus que tout, j’ai réussi à construire un état d’esprit et un sentiment d’appartenance à l’équipe et à Uber qui est assez incroyable. Il y avait une émulation collective qui était extraordinaire, on avait le sentiment que rien ne pouvait nous arrêter. Quand je suis arrivée, nos plus grosses villes étaient à des centaines de milliers de trajets par semaine. Ça paraissait massif. Puis, 6 mois après, on avait multiplié par 5 le nombre de trajets dans certaines de ces villes. Puis, on avait lancé 80 villes de plus. Puis lancé l’Amérique Latine, puis la Chine 🤣 - le tout piloté depuis les USA par une équipe growth marketing et des équipes locales super qualifiées. C’est pour ça qu’il a fallu embaucher régionalement et centraliser ou décentraliser les expertises tout en maintenant un alignement marketing et opérationnel (mon travail sur la fin à Uber). Au plus gros de mon temps en growth marketing (quand on était à fond), je préparais plus de 25 lancements en parallèle dans plus de 5 langues différentes, avec des régulations spécifiques à chaque marché (ce qui peut être un vrai panier de crabes si tu fais de la publicité pour les mauvais produits). Un jour, j’ai calculé que je gérais 35% de toutes les villes qu’Uber avait à un moment M. Je ne dormais plus et je travaillais 24 heures sur 24 pour parler aux growth marketers à l’autre bout du monde.
D’un point de vue branding, la croissance que l’on a connue chez Luko est vraiment excellente. On a lancé des campagnes télé et d’affichage qui ont super bien fonctionné. 20 % de notre croissance annuelle de 2020 est attribuable à cette campagne. Un très bon article de Raphaël sur le sujet si vous voulez en apprendre plus. Notre notoriété assistée a gagné plusieurs points. On a pris un risque de faire une campagne après le confinement, c’était osé et ça a payé.
Tes prochains défis ?
Améliorer la notoriété de la marque de Luko et accompagner une nouvelle entreprise dans sa deuxième phase de croissance.
Je me spécialise désormais dans le conseil en marketing pour les entreprises qui ont :
un product market fit et qui ont de l’ambition
qui ont besoin de devenir plus matures en brand (et marketing) - typiquement entre la Serie A et B.
Product Market Fit : Il s’agit de la parfaite adéquation entre le produit d’une start-up et le marché prêt à acheter ce produit.Trouver son Product Market Fit (PMF) est l’objectif primordial de toute start-up.
Serie A : Levée de fonds entre 2 à 10 millions d’euros en général. Elle a pour objectif de permettre à l’entreprise de s’étendre sur son marché domestique, d'accélérer la traction commerciale et de structurer les équipes.
Serie B : Levée de fonds entre 10 et 30 millions d’euros en général, elle a pour objectif la scalabilité de l’entreprise, son expansion sur de nouveaux secteurs géographiques et/ou le développement de nouveaux produits.
Je suis à la croisée des chemins entre la brand et la growth. J’aime parler de ces problématiques avec les fonds d’investissement en capital-risque et les CEOs, c’est ma passion. J’aime aussi faire une différence / accélérer des transitions nécessaires. Cette position d'intérim / booster fonctionne très bien.
Si t’es fan d’Amandine, que tu n’es pas encore abonné.e et que tu veux recevoir la prochaine édition qui sera tout aussi stylée, n’hésite pas à t’inscrire !
2ème partie : Formation & éducation
Continues-tu à te former ? Si oui, comment t'organises-tu ?
Oui ! Je lis beaucoup.
Grâce à l’excellent réseau que j’ai développé au fil de mes différentes expériences professionnelles, je me retrouve à lire tout le temps des articles de personnes de mon réseau qui sont super intéressants et où j’apprends beaucoup.
Pour ma part, je pense qu’il est important d’identifier ses zones grises, c’est-à-dire les champs de compétences où tu es le.a moins doué.e, et travailler à développer ces compétences. Pour ces zones grises, je lis tout ce que je peux sur ce domaine, je prends des notes que j’essaie ensuite d’appliquer tous les jours dans mon travail.
Un autre moyen, c’est de changer de cadre et prendre des risques. Ton parcours professionnel n’est pas forcément linéaire et travailler avec les meilleurs d’un domaine est le meilleur moyen d’analyser, comprendre et reproduire (ou créer son propre style).
Quel est ton livre marketing préféré et pourquoi ?
C’est un livre de branding :Designing Brand Identity, d’Alina Wheeler.
Il y a aussi Alchemy de Rory Sutherland. Dans ce livre, il explique qu’appliquer la logique est la meilleure chose à faire pour tuer la marque. Dans l’univers du branding, il y a des choses qui marchent et qui ne sont pas logiques. Il est donc important de tester ces choses qui ne sont pas logiques car les gens ne sont pas logiques.
Quelles sont les 3 "compétences dures" indispensables pour réussir en growth marketing ?
Une bonne analyse stratégique et dirigée : Pourquoi est-ce que l’on veut analyser ces données ? En quoi servent-elles la direction globale et la prise de décision? Sont-elles assez “matures” pour vouloir vraiment signifier quelque chose? Les données sont votre meilleur ami mais aussi votre pire ennemi. Je vois beaucoup de gens se perdre dans des analyses inutiles et des tableaux de bord qui ne veulent rien dire et n’apportent aucun enseignement.
Être une brute opérationnelle. Il faut constamment réfléchir sur toutes les actions que tu fais et savoir comment tu vas pouvoir continuer ces actions à grande échelle plus tard. Surtout, il faut toujours réévaluer pour arriver au processus le plus rationalisé possible. Par exemple, lorsque l’on lançait les villes avec Uber, le processus était U.L.T.R.A solide. On savait exactement ce qu’il fallait faire, tout était respecté au mot clé près et on avait anticipé tous les problèmes possibles.
Le cœur et l'esprit : Il est indispensable de savoir créer une émulation d’équipe. Même si tu n’as que des stars dans ton équipe marketing, s’il n’y a pas d’âme, pas d’émulation, tu n’arriveras à rien. Il faut garder cet état d'esprit que tout est possible et que ce qui est impossible est parfois possible (avec de l'inventivité, de l’entraide et du travail). C’est une compétence qui est très développée aux USA et presque un pré-requis. On part souvent négatif en France, il faut partir positif - il faut penser “Je vais y arriver. Je vais trouver un chemin. J’ai des gens sur qui compter, ça va le faire.”
Quelles sont les 3 "compétences molles" indispensables pour réussir en growth marketing ?
Créativité. Il faut être excellent dans l’analyse des données, les meilleures idées viennent forcément des chiffres. Mais il ne faut pas être QUE dans les chiffres. Les meilleures solutions, ce n’est pas A donc B mais plutôt A et pourquoi pas Z. C’est pourquoi il est très important d’avoir une grande variété de profils dans ses équipes. Cela permet d’avoir différents états d’esprit et de vision des choses. C’est aussi important d’échanger avec les clients, les prospects, les détracteurs et d’autres équipes en interne. C’est de ces interactions entre ces différences que naissent les meilleures idées, d’où l’importance de la diversité.
Empathie. Comprendre l’autre, comprendre son équipe, comprendre son client - ca s’appelle de l’empathie
Communication. Toutes les réussites doivent être communiquées (et les problèmes aussi). L’équipe de growth marketing, c’est celle qui tire la croissance de l’entreprise, qui diffuse cet état d’esprit que tout est possible à toutes les équipes. C’est un moteur qui doit propulser et mettre en branle les autres équipes.
Ma question préférée : Compte tenu de ton expérience et de tes connaissances actuelles, qu'est-ce que tu dirais à un élève de terminale qui souhaite travailler en growth marketing et qui veut se former de la meilleure manière possible ?
Pour moi, il y a deux options : soit tu travailles avec des stars et tu fais tout pour que ça arrive, soit tu apprends tout seul dans ta boite/projet et tu l’utilises en étude de cas.
Donc tout va dépendre de ton état d’esprit, de ton niveau de confiance et de ta capacité à croire en toi, à être téméraire et audacieux. De là, deux options :
Tu montes un projet à partir de 0 et tu arrives à le faire croître. Tu peux démontrer que ton projet fonctionne, tu l’utilises en tant qu’étude de cas et preuve de tes capacités. Montrer de quoi tu es capable est le meilleur moyen de se former, d’attirer l’attention et de comprendre la difficulté de faire émerger un concept en partant de rien (il va falloir apprendre et prendre des risques).
Si tu ne te sens pas de monter un projet, il faut donc que tu sois assez ingénieux pour rentrer dans la boîte que tu veux ou trouver le mentor qui te fera rentrer dans la sienne. Pour cela, j’analyserais l’entreprise en question, son secteur, ses concurrents et les types de personnes qui y travaillent de fond en comble. Ensuite, je rédigerais une étude de cas exceptionnelle, la meilleure possible. Puis, je contacterais l’équipe dirigeante de l’entreprise ou mon futur mentor en leur disant que j’ai une étude de cas sur leur entreprise à leur proposer.
3ème partie : carrière
Comment as-tu construit ta carrière ? Avais-tu un plan ou pas du tout ?
Oui j’avais et j’ai toujours un ou des plans. Ceux qui n’ont pas d’objectifs dans leur vie me font beaucoup de peine - j’aimerais tant qu’ils en aient!
C’est super dur d’avoir des objectifs personnels car c’est très violent de se confronter à la réalité mais c’est super important car cela permet d’éviter de se voiler la face. En plus, cela permet de mieux voir les opportunités qui s’offrent à toi et de mieux visualiser tous les efforts à mettre en place pour atteindre ton ou tes objectif(s).
Je préfère être confortable avec ça plutôt que d’avoir des regrets plus tard - comme beaucoup d’entre vous si vous ne le faites pas ;) En plus, je reste persuadée que quand tu fais ce que tu as envie de faire, les meilleures choses tombent.
Pour prendre mon exemple, j’avais envie de faire de la musique de manière plus sérieuse. Comment est-ce que je m’y prends et concilie ça avec ma vie actuelle qui est un peu à l’opposé ?
J’ai bien réfléchi et j’ai conclu que je ne pourrais pas achever ce rêve sans temps...et donc sans changer mon mode de travail. C’est pour cela que j’ai choisi de quitter mes emplois pour lancer mon activité de consulting ce qui m’a permis de dégager du temps pour la musique.
Conclusion de 2020 : superbe réussite avec Luko professionnellement et humainement et pas mal de demandes de consulting pour 2021. J’ai aussi réussi à être signée sur 2 labels majeurs en 2020 alors que j’avais pour objectif d’en signer juste un en 2021. Everything is possible. Résultat, je prépare le lancement de mon album pour 2021 :)
Comment expliquerais-tu ton succès en growth marketing ?
Détermination.
Relationnel.
Prise de risque.
Je voulais évoluer en marketing dans une top boîte. J’ai fait des efforts et pris les risques nécessaires pour y arriver.
À Uber, beaucoup de collègues m’ont avoué être resté.es parce que j’étais là et que j’apportais un état d’esprit d’appartenance à l’équipe et à Uber. C’est vital pour une boîte. Ce qui construit ta carrière, ce ne sont pas les chiffres mais les gens avec lesquels tu travailles. Si tu travailles avec les bonnes personnes et que les gens t'aiment, tu connaîtras le succès et tu auras un réseau exceptionnel.
Qu'est-ce que tu regardes en 1er sur le CV d'un candidat ? Qu'est-ce que tu recherches en priorité chez lui ?
Difficile à dire.
Tout d’abord, tout va dépendre de ce que j’ai écrit dans la description du poste et comment le candidat y répond. Je regarde aussi beaucoup la lettre de motivation. Plus que les boîtes dans lesquelles le candidat a travaillé, je regarde plutôt la fonction occupée, le type de tâches.
Bien entendu, et c’est indispensable, il faut qu’il ait de bons résultats à l’étude de cas que je vais lui demander. C’est là-dessus que je vais être intraitable.
De manière générale, je pense que beaucoup d’entre nous recrutons sur les compétences mais aussi sur l’état d’esprit. Et il existe de nombreuses choses que tu peux faire toi-même pour montrer et illustrer cet état d’esprit du growth marketeur. De plus, les meilleurs growth marketeurs sont avant tout des bêtes de réseaux. C’est aussi important que les compétences. Si tu es un brin filou, un brin ingénieux et vraiment bienveillant, ça ne peut que marcher.
💡 Ce que je retiens
Process + Relationship is key.
L’état d’esprit est la moitié du chemin vers la réussite : Prends des risques, sois audacieux et bienveillant.
Le branding prend le relais du growth marketing dans le développement de ta boîte.
Fixe toi des objectifs.
🔦 La belle histoire de la semaine
Ferrari, le branding en tant que levier de croissance.
Cette 8ème édition est placée sous le sceau du branding :)
La stratégie de croissance de Ferrari repose sur 3 piliers :
Sa marque.
Sa technologie.
Ses clients.
Élue en 2019 “marque la plus puissante du monde” pour la deuxième fois consécutivement par le cabinet Brand Finance, Ferrari a fait de sa marque son actif le plus précieux.
Symbole d’exclusivité, d'innovation et de performances sportives de pointe en matière de design et d'ingénierie, Ferrari construit son image de marque depuis 70 ans à travers la Scuderia Ferrari, son écurie de Formule 1.
La F1, au service de la marque et de la technologie
Elle est l'équipe la plus performante de l'histoire de la Formule 1 avec 238 victoires en Grand Prix depuis 1950, soit près de 25% des Grand Prix disputés !
Sommet du sport automobile, le championnat du monde de Formule 1 est une vitrine exceptionnelle pour Ferrari. En 2019, il a cumulé une audience totale de 1,922 milliard de téléspectateurs dans le monde, dont 405,5 millions de téléspectateurs uniques.
La F1 est l’élément clé de la stratégie marketing et branding de Ferrari, qui n’hésite pas à investir massivement dans la Scuderia afin qu’elle ait les meilleurs résultats sportifs possibles.
En 2019, après analyse de son rapport annuel, Ferrari accuse une perte nette de 161 millions d’euros pour sa participation au championnat du monde de Formule 1.
Cependant, Ferrari en tire largement profit :
Cela lui permet de promouvoir et commercialiser sa marque et sa technologie à un public mondial, sans avoir recours à d’autres activités publicitaires. Ferrari préserve ainsi son aura d'exclusivité autour de sa marque et cela limite d’autant plus les coûts marketing.
Elle peut réutiliser les technologies développées pour ses voitures de course à ses voitures de sport, GT, séries spéciales et Icona, ce qui renforce également l'attrait des autres produits de luxe de la marque Ferrari.
La stratégie de branding de Ferrari ne s’arrête pas là. Elle se veut à la fois inclusive et exclusive.
Inclusive par ses activités de course et la résonance de la Scuderia Ferrari. C’est pour elle un moyen de toucher le grand public et de se forger une image d’excellence et de performance. Cela lui permet également de développer une activité de vente de produits dérivés qui représente aujourd’hui 14,2 % du chiffre d’affaires de Ferrari.
Exclusive par le prix de ses voitures de luxe, dont les prix commencent à 150 000 euros minimum et dont la production des modèles est limitée chaque année.
Une relation client qui renforce l’exclusivité de la marque
Ferrari cherche à promouvoir un lien très fort avec sa communauté de passionnés, qui sont aussi ses clients. Elle récompense les plus fidèles d’entre eux avec des événements de conduite ou des activités à Maranello (le centre historique de fabrication des Ferrari) et surtout en leur offrant un accès privilégié à leurs voitures les plus récentes, les plus exclusives, et donc les plus chères.
Cela renforce la demande pour les voitures Ferrari et nourrit l'image de luxe et d'exclusivité inhérente à Ferrari.
Et ça marche ! En 2019, plus de 70 % des nouvelles voitures ont été vendues à des propriétaires de Ferrari et 41 % d’entre eux étaient déjà propriétaires de plus d'une Ferrari.
Quels résultats financiers ?
Tout bonnement excellents !
En 2019, Ferrari a réalisé :
Un chiffre d’affaires global de 3,7 milliards d’euros et 10 131 voitures vendues.
Un excédent brut d’exploitation de 875 millions d’euros, soit une marge opérationnelle de 23,2 %, et un bénéfice net de 699 millions d’euros.
En comparaison, Renault en 2019 :
Un chiffre d’affaires de 55,7 milliards d’euros et 3,7 millions de voitures vendues
Un résultat d’exploitation de 2,6 milliards d’euros, soit une marge opérationnelle de 4,8 % et un bénéfice net de 19 millions d’euros.
Résultat, Ferrari est aujourd’hui valorisé à 32,8 milliards d’euros à la bourse de New York, soit 3,7x Renault (8,9 milliards d’euros) et a réalisé un bénéfice 36x supérieur en 2019 à celui de Renault. Tout cela en vendant 370 fois moins de voitures.
🏄 Alors, c’est bon ça ou c’est pas bon ça ?
C'est très bon ça ! 🤩 - C'est bon ça ! 🙂 - Moyen ça ! 🤢 - Pas bon ça ! 🤮
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Au plaisir de vous lire 🤙
C’est bon ça !
Jean