CBC #10 - Yohann Libot, le passionné
CMO @RealT, investir dans l'immobilier locatif grâce à la blockchain
Chère lectrice, cher lecteur bonjour !
10ème édition aujourd’hui de C’est bon ça, la newsletter qui t’envoie que du bon autour du (growth) marketing 🤟
Cette semaine, j’ai échangé avec Yohann Libot, CMO @RealT, une entreprise qui facilite l’accès à l’investissement immobilier grâce à la blockchain.
Pourquoi devez-vous lire cette édition ?
Pour le parcours atypique de Yohann : skateur professionnel, photographe confirmé, voyageur chevronné, manageur de musiciens, responsable événementiel de boîtes de nuit, passionné de blockchain … et aujourd’hui responsable marketing d’une boîte très prometteuse. Ici pour lire cet article sur le blog.
Et de sa personnalité très riche : Yohann a toujours fait ses choix en accord avec ses idées : l’humain avant tout. Artiste, bénévole dans de nombreuses associations, tatoué de la tête aux pieds et très engagé dans la lutte contre la pauvreté, il sort des sentiers battus. Ici pour lire cet article sur le blog.
RealT est une boîte très prometteuse : elle est encore jeune, mais sa proposition de valeur est hyper-forte : vous permettre d’investir dans l’immobilier locatif à partir de 50 $ avec une rentabilité de 10 % garantie. Ici pour lire cet article sur le blog.
Un focus sur Zappos, la boîte qui a révolutionné le service client pour en faire un atout marketing très puissant. Ici pour lire cet article sur le blog.
Des nouvelles des anciens intervenants en fin d’édition !
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C’est parti ! 🔥
💌 Présentation de l’invité
🛹 Le skateboard
Tout a commencé un matin d’octobre 1994. Yohann, 11 ans, croise pour la première fois de sa vie la route d’une planche à roulettes.
Elle ne le lâchera plus avant longtemps.
Cette passion pour le skateboard devient vite dévorante. Il chope le virus et ne quitte jamais sa planche. Il commence même à faire quelques compétitions avec des potes.
Cependant, participer à ces compétitions est coûteux. Il faut payer les boards, les déplacements, le prix d’entrée. Vers ses 16 ans, avec l’enchaînement des compétitions, ce besoin de financement se fait de plus en plus pressant. Il se lance alors dans sa première expérience entrepreneuriale : la vente de tee-shirts de skateboard.
Sa carrière de skateboarder commence à prendre de l’ampleur. Il envisage de devenir skateboarder professionnel. Malheureusement, à 17 ans, il s’éclate le genou lors d’un entraînement. Le résultat est terrible : 6 mois de rééducation et la fin de ses espoirs de compétition.
La période de rééducation est difficile. Sa jambe ne fonctionne plus, il doit réapprendre à marcher. Cette blessure est cependant un vrai point de pivot dans sa vie. Il se forge une force mentale en acier trempé et quitte l'hôpital armé d’une nouvelle conviction : s’il veut faire quelque chose, alors il peut y arriver.
Sa vente de tee-shirts lui a donné un vrai goût de la mode et de la fringue. Il commence sa vie professionnelle à 18 ans comme vendeur dans une boutique de skateboard. Il grimpe les échelons et devient responsable de la boutique. Il s’occupe aussi de la gestion des achats, ce qui lui permet de beaucoup voyager. C’est un job tranquille et où il est très autonome.
📸 La photo, le fil conducteur de sa vie
La passion de sa vie, avant le skate, qu’il pratique sur son temps libre. Initié par son grand-père, c’est en photographiant des skateurs qu’il est tombé dans le monde du skate. La spécialité de Yohann : l’argentique noir et blanc. Si vous voulez faire un petit tour sur son site, c’est ici.
En 2009, il photographie régulièrement la scène rock et il y fait de nombreuses rencontres : managers, artistes, producteurs…
Nous sommes alors au début de l’ère des réseaux sociaux, et ce qui nous semble évident aujourd’hui ne l’est pas à cette époque. Yohann voit l’opportunité. Les réseaux sociaux permettent à la fois de communiquer, de vendre et de trouver de potentiels clients. Il en parle beaucoup aux différents managers et labels de musique qu’il rencontre.
À l’été 2009, Stomp Records, un label de musique, lui propose un poste à Montréal. Le job ? Développer la visibilité des artistes du label, préparer la sortie de leurs albums et gérer leurs concerts et tournées.
Il accepte.
🍁 Le Canada
Il arrive à Montréal en octobre 2009. C’est un nouveau départ, dans un nouveau pays et avec une nouvelle culture.
Très vite, il se lie d’amitié avec un artiste du label, Ryan Stevenson, un batteur. Il devient son manager en parallèle de son job au label. Il gère tout de A à Z : le développement de sa carrière, sa communication, son marketing, mais aussi les finances et le développement des partenariats.
Il quitte le label en août 2010 pour s’occuper de la partie événementielle et marketing d’une grosse discothèque de Montréal, New City Gas, tout en continuant sa mission auprès de Ryan. Il est responsable de deux soirées par semaine. Il est chargé de la programmation, la commercialisation des billets, la promotion des soirées…
Cette expérience est plus concrète d’un point de vue marketing : il développe une newsletter, commence à analyser les chiffres et mène une vraie stratégie marketing pour le club tout en s’occupant de la direction artistique.
🥐 Retour en France
Il quitte New City Gas en juin 2012 pour s’occuper pleinement de la carrière de Ryan. Cependant, la lassitude le gagne peu à peu. Ryan commence à travailler de plus en plus en Asie. Yohann n’est plus aussi pertinent pour lui. Il décide donc de rentrer en France en septembre 2013 et pose ses valises à Marseille, une ville qu’il connaît peu mais qu’il a toujours eu envie de découvrir pour sa culture skateboard.
Il commence par travailler dans une discothèque de Marseille, le Baby Club où il s’occupe de la gestion des soirées du samedi. C’est une solution temporaire, en attendant de trouver mieux.
Hard Rock Café arrive à Marseille en 2014. C’est le plus grand Hard Rock Café d’Europe et Yohann leur propose de travailler pour eux. Il commence en juin 2015 en tant que responsable de la programmation. Il gère des gros budgets et organise de superbes soirées rocks avec les meilleurs artistes de la scène française et internationale.
Il y restera un an et demi, jusqu'en novembre 2016.
🌎 Tour du monde, cryptomonnaies et musique
Il décide alors de partir faire un tour du monde de presque deux années. Il a envie de voyager, voir autre chose et faire de la photographie.
Pendant son tour du monde, il passe beaucoup de temps en Asie. Il découvre beaucoup de gros projets autour des cryptomonnaies. Ces projets ravivent son intérêt pour ce sujet. Il avait découvert le Bitcoin en 2011 à Montréal, en avait même acheté à partir de 2014 et s’intéressait particulièrement à la blockchain depuis 2015. Ces projets achèvent de le convaincre du potentiel énorme de la blockchain appliqué à l’économie.
Vers la fin de son tour du monde, suite à une rencontre fortuite, il accompagne un groupe de rock hardcore, Get The Shot, pour sa tournée européenne en tant que “Tour Manager” : 28 000 km à travers l'Europe avec des lieux et festivals incontournables comme le Hellfest en France ou encore Kappa Festival en Italie. Il termine lessivé et rentre en France.
🇵🇹 Retour en France puis départ à Lisbonne
À son retour, nous sommes en septembre 2018. Il devient manager d’un groupe de musique électro-pop, Laura Crowe & Him. Il est chargé du développement de la carrière du groupe. Il les accompagne la première année de la création du groupe jusqu’à la sortie de leur premier album. Il les quitte à la suite de divergences artistiques.
C’est à la recherche de stabilité financière et l’envie de travailler dans l’univers des cryptomonnaies que Yohann déménage à Lisbonne en mars 2020. Pourquoi Lisbonne ? L’écosystème crypto y est très actif, les cryptomonnaies ne sont pas taxées et la ville est magnifique. Cependant, une semaine après son arrivée, un confinement est décrété. Tous ses rendez-vous, meetups et conférences s’annulent. Que faire ?
C’est alors que les échanges avec RealT, sa boîte actuelle, s’intensifient. Il a découvert le projet début janvier 2020 et y a même mis quelques billes. Convaincu de son grand potentiel, il s’engage activement auprès de la communauté. Il s’aperçoit des manques et des zones d’amélioration possibles, surtout d’un point de vue marketing et communication. Au culot, il décide d’en faire part à l’équipe dirigeante de RealT, lui raconte son parcours et ses compétences et termine en leur proposant de bosser pour eux.
Début juillet, il commence à travailler pour eux de manière informelle et les rejoint définitivement en septembre 2020.
📦 Présentation de la boîte
Personnellement, j’ai eu un gros coup de cœur pour RealT. Leur proposition de valeur est juste monstrueuse !
Produit : La mission de RealT est de démocratiser l’accès à l’investissement immobilier. Comment ? Grâce à la propriété fractionnée permise par la blockchain et la tokenisation.
Un token est un titre de propriété numérique, qui n’existe que sur internet et qu’il est possible d’échanger, de prêter ou d’emprunter sur la blockchain. Il remplace le bon vieux bout de papier qui certifie la propriété de quelqu’un sur quelque chose, comme la carte grise de la voiture ou l’acte de propriété d’un bien immobilier. Pour résumer, c’est un symbole numérique de propriété sur quelque chose.
La tokenisation est le processus par lequel on va créer des tokens sur ce quelque chose. Cela peut-être n’importe quoi, en fonction des desiderata de l'émetteur : de l’or, des collectibles ou encore un bien immobilier comme le propose RealT.
En effet, RealT tokenise la propriété immobilière grâce à la blockchain : la propriété immobilière est divisée en milliers de tokens, chaque token représentant une part de la propriété immobilière. Cela permet de rendre un produit peu liquide (un bien immobilier, difficilement vendable) en un produit très liquide (un token c’est-à-dire un titre de propriété qui représente une part du bien immobilier, donc facilement vendable).
Ces tokens sont ensuite vendus à des investisseurs. Pour chaque token acheté, c’est-à-dire chaque part de la propriété immobilière achetée, les investisseurs vont toucher un loyer de cette propriété immobilière en proportion du nombre de tokens qu’ils détiennent sur ce bien immobilier.
Pour faire une comparaison, c’est exactement le même principe que pour une entreprise cotée en bourse avec les actions. Chaque action représente une part de l’entreprise, part qui donne le droit à des dividendes en fonction des résultats de l’entreprise et qu’il est possible d’acheter ou revendre facilement sur le marché secondaire.
Le fonctionnement de RealT :
L’équipe RealT déniche une pépite immobilière. Leurs conditions : elle est déjà louée et la rentabilité moyenne est supérieure à 10%.
RealT crée une LLC, une Limited Liability Companies, qui va acheter le bien immobilier. Chaque LLC dispose de sa propre trésorerie, généralement 3 mois de loyers d’avance.
RealT va ensuite tokeniser la LLC, c’est-à-dire la fragmenter en X tokens (souvent 1300 tokens). Généralement, 1 token est égal à une cinquantaine de dollars. Cela permet de rendre la propriété immobilière plus liquide.
Chaque propriétaire d’un token reçoit un loyer quotidien sur son portefeuille RealT ou son propre portefeuille crypto.
Les avantages de RealT :
RealT simplifie (énormément!!) l’accès à l’investissement immobilier. Il est désormais possible d’investir dans l’immobilier américain à partir de 50 $ par carte bancaire en se créant un compte sur RealT, peu importe notre nationalité.
Les loyers sont versés quotidiennement et non plus mensuellement, ce qui permet de réinvestir directement ses gains dans d’autres produits immobiliers ou financiers qui vont eux-aussi générer d’autres intérêts.
La rentabilité moyenne est supérieure à 10% par an et surtout, elle est nette. RealT dispose d’une équipe qui va s’occuper de la maintenance, de l’intendance et de l’assurance du bien immobilier et ces coûts sont compris dans le prix du token.
Le risque est très limité. L’immobilier est un placement sûr. De plus, chaque bien immobilier dispose de sa propre trésorerie, 3 mois de loyers d’avance en gestion.
RealT rend l’investissement très liquide. RealT s’engage à racheter vos tokens dans la limite de 2 000 $ par semaine. Sinon, il est possible de les vendre sur d’autres places de marché, comme Uniswap, grâce à la blockchain.
Modèle d’affaires : RealT prend 2% sur l’ensemble des loyers versés aux investisseurs. De plus, ils prennent une commission au moment de la vente des propriétés, entre 2 % et 10 % (5 % en moyenne).
Vision à long-terme : devenir “l’Amazon de l’immobilier”. Leur produit permet de démocratiser l’accès à l’investissement immobilier, souvent considéré comme le meilleur investissement car peu risqué et très rentable. Ils peuvent toucher toutes les cibles et tous les continents.
Chiffres :
Clients : Environ 1 500, 60 % en Europe (France, Belgique, Suisse & Portugal), 10 % en Asie et le reste en Amérique du Nord et du Sud.
Chiffre d’affaires : 4,5 millions de $ en chiffre d’affaires en 2020, dont quasiment un million de dollars en octobre. Ils ne sont pas encore rentables cependant.
Communautés : 6 000 personnes inscrites sur le site. Donc un vrai potentiel de croissance.
Employés : 12 à plein temps, 15 avec les freelances.
Levée de fonds : RealT est autofinancée et ne prévoit pas de lever des fonds. Ils préfèrent rester libres de leurs choix.
RealT et la Covid-19 ? Ils ont réussi à vendre les quelques maisons qu’ils avaient signées avant le début de l’épidémie.Ils ont également connu une très forte traction naturelle pendant la vague du premier confinement : +60 % de nouveaux clients français et belges. Les communautés se sont enflammées car les gens n’avaient rien à faire.
Est-ce qu’ils recrutent ? Non, pas pour le moment.
🎙️ L’interview de Yohann
Le growth marketing & toi
Pourquoi est-ce que tu t’éclates dans le marketing ?
Tout d’abord, le challenge. Il faut sans cesse trouver les clés pour résoudre les problèmes auxquels tu es confronté au quotidien : trouver plus de clients, construire ta marque… Je suis pris dans un déferlement constant de problèmes à résoudre et c’est excitant.
Résultat, mon quotidien n’est jamais le même, il évolue en fonction de tes problématiques. Chaque jour, j’ai hâte de voir avancer les problématiques quotidiennes et ça me plaît beaucoup.
C’est quoi du bon marketing pour toi ?
Celui qui permet de trouver les bons clients sans être trop agressif. J’aime quand le marketing est présent mais qu’il ne s’impose pas au client. Il faut que cela reste naturel, que le marketing fasse cœur avec les valeurs de la boîte et cela afin d’attirer les bons clients et de générer de la traction.
Quelle a été ta plus belle réussite marketing ?
Sans aucun doute, avec RealT. Il faut avouer que c’est la première fois que j’analyse vraiment les chiffres dans ma carrière.
On a multiplié notre chiffre d’affaires par 3 depuis mon arrivée il y a 3 mois. Nous sommes presque à un million d’euros de chiffre d’affaires pour octobre. De plus, les retours clients sont excellents.
C’est un ensemble de petites actions qui cumulées entre elles ont permis d’avoir un effet massif sur notre croissance.
Tout d’abord, nous avons ouvert notre service à un autre marché, l’Amérique du Sud.
Ensuite, nous avons mis en place une stratégie d’action média avec de beaux partenaires dans l’univers des cryptomonnaies, comme CryptoMatrix ou Hasheur en France et des médias de référence en Amérique du Nord et du Sud.
En interne, on a beaucoup travaillé sur nos coûts, en particulier nos coûts marketing. On a complètement supprimé le budget SEA pour le remplacer par un blog et une newsletter hebdomadaire. Pour le budget Social Ads, j’ai réduit le budget consacré à FB Ads où nous avions de grosses campagnes peu optimisées pour concentrer l’essentiel de ce budget sur Twitter. Les CAC sont aujourd’hui bien plus faibles et cohérents. Nous les avons fait passer de 10k $ par mois à 5k $, presse et média compris, et ce avec une meilleure traction et un meilleur retour des clients.
Les actions médias ont eu leur utilité pour nous aider à baisser notre CAC en nous apportant de la visibilité et de la crédibilité auprès de nos prospects.
On a aussi décidé de jouer la carte de la transparence et communiquons de façon très ouverte avec notre communauté, que l’on cherche à développer et sur laquelle on compte beaucoup.
Comment avez-vous construit votre communauté ?
Avant que j’arrive, elle se créait naturellement car le projet plaisait beaucoup. Cela s’est fait très naturellement, sur Telegram comme tous les projets dans l’univers crypto. Les membres de la communauté se sentent très proches de notre produit, limite propriétaires de la boîte. Ils font vraiment partie de l’aventure RealT et cela rend la communauté très active.
C’est un avantage d’avoir une telle communauté. Cela permet d’avoir une grosse base de clients fiables et fidèles, qui croient en notre projet peu importe les soubresauts économiques.
Au début, nous ne l’animions pas trop puis début juin, on a décidé de prendre ce sujet plus au sérieux et d’amener de la transparence. On a essayé de répondre à toutes les questions qui se posaient et d’amener le plus d’authenticité possible. Et c’est normal, nos utilisateurs en avaient besoin car on parle d’argent.
Aujourd’hui, on a un groupe Telegram francophone très actif, couplé avec un groupe anglophone et hispanophone, sur lequel les membres de la communauté répondent à notre place et 90 % du temps, et y répondent bien.
Quels sont tes prochains défis chez RealT ?
Notre défi principal est de répondre à la demande grandissante pour notre produit.
On vise rapidement les 2 millions d’euros de propriétés à vendre par mois en termes de valeur. Aujourd’hui, on propose un million d’euros de maison à vendre par mois, et nos clients explosent ce budget. En octobre, on a battu tous les records. Les 1300 tokens de notre dernière maison mise en vente ont été vendus en 5 minutes ! C’est incroyable mais cela génère aussi beaucoup de frustration pour nos clients qui n’ont pas pu acheter.
Il faut que l’on développe notre équipe produit afin d’augmenter le nombre de propriétés à vendre et ne plus avoir de pénurie. On estime qu’avec 2 millions d’euros de propriétés en vente par mois, on atteindra la limite d’achats de nos clients actuels.
On réfléchit à trouver des propriétés à vendre en dehors des États-Unis, comme en Europe ou au Canada. Mais impossible de retrouver les 10 % de rentabilité comme aux États-Unis, ce qui n’est déjà pas facile à trouver. En Europe, on serait plus proche des 8%. On doit faire un choix entre proposer plus de propriétés à des rendements inférieurs ou garder cette rentabilité mais proposer moins de propriétés à la vente.
Quoiqu’il arrive, une fois que nos maisons ne se vendront plus en 5 minutes, mes missions seront de continuer la croissance de RealT en trouvant de nouveaux clients pour RealT. En 2021, nous allons essayer de sortir un peu du monde de la crypto et communiquer notre offre à de nouveaux clients, plus traditionnels si je peux me permettre l’expression. Il y a un vrai effort d’éducation à faire, mais c’est nécessaire. Il faudra trouver le meilleur moyen de le faire.
Pour lire la suite de l’interview, rendez-vous sur le blog.
💡 Ce que je retiens de Yohann
Sa force mentale développée grâce à sa blessure au genou. Pour presque tous ses jobs, il a su provoquer les occasions et les saisir grâce à sa confiance en ses capacités. Quand Yohann veut, Yohann peut.
La passion est un très fort moteur. Il a toujours évolué dans des univers proches de ses passions où il pouvait donner le meilleur de lui-même.
De même, ses passions et activités extra-professionnelles nourrissent son activité professionnelle et participent à son image de marque.
Il est possible de réussir en marketing sans être un.e obsédé.e des chiffres :)
🔦 La belle histoire de la semaine
Zappos, la culture d’entreprise et le service client comme stratégie marketing.
Zappos est une entreprise de vente de chaussures, d’habits et d'accessoires par Internet. Elle a été rachetée par Amazon en 2009 pour 1,2 milliard de dollars.
Elle reste aujourd’hui l’une des plus belles réussites entrepreneuriales de ces dernières années grâce à l’architecte de son succès, son CEO Tony Hsieh, malheureusement décédé le 27 novembre 2020 à 47 ans des suites de ses blessures à un feu domestique.
Les débuts de Zappos
Zappos a été fondée en 1999 par Nick Swinmurn, jeune loup qui vient juste de quitter son emploi chez Autoweb.com. Impressionné par la témérité des fondateurs de son ancienne entreprise, il souhaite créer la sienne et cherche LA bonne idée.
Une statistique lui met la puce à l’oreille : en 1998, 5 % des ventes de chaussures sont réalisées par correspondance via les catalogues. Sur un marché global estimé à 40 milliards de dollars, cela fait tout de même un marché potentiel de 2 milliards de dollars.
Nous sommes en 1998, internet commence à se démocratiser. Ni une, ni deux, il décide de tester son idée. Il prend en photo l’inventaire du magasin de chaussures à côté de chez lui et les liste sur son site. Dès qu’une commande est passée, il se rend au magasin, achète la paire de chaussures et l’expédie au client. Simple, rapide, efficace.
Il reçoit plusieurs commandes, son hypothèse est validée. Vient alors la recherche de financements pour lancer réellement l’activité. Il fait le tour de la place des fonds d’investissements à San Francisco. Personne n’est convaincu par l’idée. Bien que les chiffres soient là, les fonds ne sont pas convaincus qu’il soit possible d’acheter une paire de chaussures sans pouvoir l’essayer.
L'arrivée décisive de Toni Hsieh chez Zappos
Personne sauf Venture Frogs. Venture Frogs est un jeune incubateur et fonds d’investissements créé par deux amis, Tony Hsieh et Alfred Lin. Tony Hsieh vient juste de vendre sa première boîte LinkExchange à Microsoft pour 265 millions de dollars.
D’abord réticent à l’idée, Tony Hsieh est finalement convaincu du potentiel de Zappos. Les premiers résultats sont encourageants, mais Zappos est toujours à la recherche de financements pour soutenir sa croissance.
Hsieh assume alors seul les besoins de trésorerie de Zappos, quitte à faire de gros sacrifices financiers. Il en devient rapidement son CEO.
Bon an, mal an, Zappos se développe jusqu’à atteindre le milliard de chiffre d’affaires en 2008. En 2009, Tony Hsieh accepte de vendre Zappos à Amazon pour 1,2 milliard de dollars. La seule condition à ce deal est le maintien de l’indépendance de Zappos afin de sauvegarder son bien le plus précieux : sa culture d’entreprise.
Zappos, une culture d’entreprise unique …
La réussite de Zappos n’aurait pas été possible sans une culture d’entreprise très TRÈS forte. C’était la marotte de Tony Hsieh.
La culture d’entreprise est ce qui l’a fait quitter son premier emploi chez Oracle et sa première entreprise suite à sa vente à Microsoft (et ce avant même que Microsoft ait fini de lui racheter ses parts).
Son adage : “Des employés heureux font des clients heureux”. C’était tout ce qui lui importait. Tout est mis en œuvre pour assurer le bonheur des employés et cela s’explique au travers des 10 valeurs fondamentales de Zappos (en anglais) :
Hsieh accordait une importance extrême à ces valeurs. Il recrutait et virait en conséquence, peu importe la qualité de l’employé. Il avait en effet découvert que le succès dépendait moins des valeurs choisies que de l’alignement global des employés autour des ces valeurs.
Mais ce fut difficile à maintenir. Plusieurs fois les investisseurs ont critiqué la rentabilité des dépenses dans la culture d’entreprise et le traitement des employés. C’est notamment cette menace pour la culture d’entreprise de Zappos chère à Hsieh qui a accéléré la vente de Zappos à Amazon.
Voici une citation de Hsieh à propos de la stratégie embrassée par Zappos : “La raison pour laquelle la plupart des entreprises ne se concentrent pas autant qu’elles le devraient sur le service client ou la culture d’entreprise est que le retour d’investissement se mesure sur 2 ou 3 ans.”
Qui explique la qualité de son service client
Quand on demandait à Tony Hsieh de décrire Zappos, il répondait que Zappos était une entreprise de service qui s’est retrouvée à vendre des chaussures. Le cœur de métier de l’entreprise n’est pas de vendre des chaussures (Hsieh a plusieurs fois mentionné la possibilité de s’attaquer à d’autres marchés comme les billets d’avion), mais d’apporter le meilleur service aux clients.
Il veut que les clients se sentent en sécurité et en confiance pendant tout le processus d’achat en ligne sur Zappos.
C’est pourquoi Zappos propose depuis sa création des avantages uniques à ses clients comme des frais de livraison et de retour offerts ou encore un délai de 365 jours pour renvoyer sa commande. Cela semble banal aujourd’hui, mais c’était un argument marketing énorme à l’époque, et cela le reste aujourd’hui.
Ensuite, c’est le service client qui prend le relais afin de satisfaire la moindre demande des clients. Les directives sont claires : il faut tout mettre en œuvre pour répondre favorablement aux demandes du client. Ils incitent par exemple les clients à les appeler. Pourquoi ? Lors d’un appel téléphonique, vous avez l’attention pleine d’un prospect pendant la durée de l’échange. Aussi longtemps que vous offrez une expérience formidable, votre marque fait une impression durable. D’ailleurs, la légende dit que le plus long appel réalisé par l’un de ses employés avec un client a duré plus de 10 heures.
Les résultats
Fournir un tel niveau de service permet de gagner un client pour la vie et faire fonctionner le bouche-à-oreille à plein régime, le levier marketing le plus puissant et de loin. Les résultats le confirment : les ventes ont atteint le milliard de dollars de chiffre d’affaires en moins de 10 ans et 75 % des commandes proviendraient de clients récurrents. Les clients récurrents ont tendance à dépenser plus, plus souvent et sont les meilleurs promoteurs possibles.
Cette stratégie marketing particulière de relation client basée sur la fidélité a permis de bâtir une solide image de marque auprès des nombreux usagers du web à travers le monde.
🌚 Des nouvelles des anciens invités
Amandine Aman, invitée du CBC #8, lance sa carrière de DJ en parallèle de son activité professionnelle.
Elle nous avait parlé d’une production sur l’un des plus gros labels américains de la côte ouest. Le son vient de sortir ! Pour l’écouter, c’est ici (c’est avec son groupe Subjacent).
🏄 Alors, c’est bon ça ou c’est pas bon ça ?
Petite question, de 1 à 10, quelle note donnerais-tu à cette édition ?
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Pour (re)lire les 3 précédentes éditions :
Au plaisir de vous lire 🤙
C’est bon ça !
Jean
Quelle belle présentation ! Yoann est surtout un menteur et un voleur.