CBC #18 - Martin Jaglin, le berger de MPG
CEO @MPG, jeu de foot virtuel entre amis qui rassemble + d'un million de joueurs tous les weekends
Salut les chef·fes 🧑🍳 !
18ème édition de C’est bon ça, la newsletter qui t’envoie que du bon autour du (growth) marketing 🤟
Au menu cette semaine :
Martin Jaglin, CEO de MPG. Après une carrière réussie au sein d’agences digitales de premier plan, il a transformé un petit projet plaisir entre amis en un jeu joué par plus d’un million de joueurs en Europe.
Une présentation de MPG, son jeu de “fantasy football” entre amis qui nous fait aimer le lundi. 100 % validé par l’équipe de C’est bon ça.
Suite à l’IPO de Bumble le 12 février 2021, sa CEO Whitney Wolfe Herd est devenue la plus jeune milliardaire du monde à 31 ans. Retour sur son parcours et sur la façon dont Bumble a bouleversé les codes du dating.
Puisque ça parle de foot dans cette édition, big up à la noisette pour sa grosse perf’ hier.
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💌 Présentation de Martin
Des études à la rédaction d'un livre
🏦 Après l’obtention de son baccalauréat en 2000, Martin commence des études d’éco-gestion à l'université Paris Dauphine-PSL. Il y étudie jusqu’à l’obtention de son M1 en 2004, et enchaîne avec un M2 Marketing à la Sorbonne.
😒 Bien que les cours n'aient pas encore lieu sur Zoom, il s'y ennuie. Beaucoup. Alors il décide de mettre à profit ce temps perdu pour faire quelque chose d'utile.
🌐 Internet commence à se démocratiser et c'est un joyeux bordel, surtout en marketing. Les règles du jeu changent et les entreprises ne savent pas comment tirer profit de cette révolution. Il y voit une opportunité. Il participe alors à de nombreuses conférences proposées par la Sorbonne où les stratégies digitales des entreprises sont décryptées et analysées. Pour chaque conférence, il rédige un compte rendu pour ne pas en perdre une miette.
📚 Au sein de l’EBG, un think thank et lieu de rencontres du digital, il transforme ces comptes rendus en business case dans un livre : Les 10³ commandements du Marketing Interactif est publié en juillet 2005 avec 70 études de cas qui expliquent comment les professionnels du marketing devraient utiliser Internet et les services mobiles pour développer leur marque et leurs produits. Il vendra près de 5 000 exemplaires, grâce au réseau de l’EBG. Solide pour un étudiant de 23 ans.
Une carrière réussie dans le marketing digital
🤝 À la sortie de ses études, il ne trouve pas de mal à trouver un emploi dans une agence de marketing digital. Il arrive chez 1000mercis (aujourd’hui renommée Numberly) en octobre 2005 afin d'accompagner les directions marketing dans leur utilisation d’Internet et de la data auprès de leurs clients.
👨💼 Au fil des missions qui lui sont confiées, il s'occupe du CRM, des campagnes de publicité, des programmes de fidélisation et de l'acquisition de prospects pour le compte des clients de l’agence. Il progresse vite, devient directeur de clientèle et gère une équipe de 13 personnes.
CRM : acronyme de Customer Relationship Management, Gestion de la Relation Client en français. Le CRM est la solution informatique qui permet de gérer l'ensemble des informations relatives aux clients et prospects ainsi que l'ensemble des interactions menées avec ces individus (contacts entrants et sortants). Son objectif est d'optimiser la qualité de la relation client, de fidéliser et de maximiser le chiffre d'affaires ou la marge par client.
🕺 Début 2010, Publicis, la 3ème plus grande agence de communication mondiale, est à la recherche d'un expert pour construire de A à Z son pôle CRM à Paris sous l’égide des marques Performics, Starcom, Zenith Optimedia. Fort des solides compétences développées pendant presque 5 ans dans le data marketing, Martin décide de relever ce challenge et de les rejoindre en février 2010 en tant que responsable CRM.
🎉 Il y restera presque 2 ans avant de revenir en octobre 2011 chez 1000mercis par la grande porte. Il est nommé CEO de l'agence mobile du groupe afin d'aider les marques comme la SNCF ou Picard à exister sur mobile, gère plus de 40 personnes et est même nommé vice-président du comité exécutif du groupe. De 10 personnes à son arrivée en 2005, 1000mercis est un groupe de 400 personnes coté en bourse à son départ définitif en août 2016.
La folle aventure Mon Petit Gazon
🐐 Il souhaite alors s'occuper de son petit bébé qui grandit à une vitesse effrénée, Mon Petit Gazon (MPG). Mon Petit Gazon est un jeu de "fantasy football" qu'il a lancé en septembre 2011 en parallèle de son travail, avec 2 amis : Grégory Rota et Benjamin Fouquet. L'ancêtre de MPG s'appelait Fantaleague et comptait 2 à 3000 joueurs. En 2011, le site décline. Les 3 compères prennent alors le taureau par les cornes : grands fans de ce jeu, ils décident de reprendre les statuts du site en accord avec les propriétaires tout en y ajoutant l'esprit potache et décalé de leur communication.
💰 Peu à peu, sous leur impulsion, le jeu gagne en popularité. En 2016, ils lancent un crowdfunding pour financer les coûts opérationnels du jeu : 40.339 euros sont alors réunis sur Kiss Kiss Bank Bank. Les résultats sont au rendez-vous et la croissance ne ralentit pas, bien au contraire.
🤩 En 2017, ils décident tous les 3 de quitter leur job pour se lancer à fond dans l'aventure Mon Petit Gazon. Le nombre de joueurs ne cesse de grandir et ils lèvent près d’un million d’euros en 2018 pour accélérer leur développement. L'aventure est partie pour durer : ils sont aujourd'hui 14 personnes à travailler à temps plein sur le développement du jeu.
📦 Présentation de la boîte
Concept : Mon Petit Gazon est un jeu de football gratuit entre amis qui va te faire aimer le lundi. Tu crées et gères une équipe composée de joueurs réels. À chaque journée de championnat, tu affrontes tes amis dans une ligue virtuelle. Selon les performances des joueurs "dans la vraie vie", tu marques ou tu encaisses des buts. À la fin de chaque journée de championnat, en fonction des buts réels et des notes des joueurs, un résultat est généré. Le vainqueur empoche les 3 points. L'équipe du joueur qui a le plus de points à l'issue des matchs aller-retours remporte la ligue virtuelle.
Modèle d'affaires :
70 % de la publicité : un mix de publicité programmatique, de campagnes et surtout des partenariats saison (Uber Eats, Unibet, Puma et Allianz qui peut aboutir à programmes d'influence avec Laure Bouleau et Florent Manaudou par exemple).
30 % des achats dans l'application : bonus, maillots en édition limitée, mode expert pour accéder à des fonctionnalités supplémentaires...
Publicité programmatique : l'activité publicitaire pour laquelle l'achat d'espace publicitaire, la mise en place des campagnes et leur diffusion sont réalisés de manière automatisée.
Vision à long-terme :
Continuer le développement continental de MPG en Espagne, en Italie et au UK afin de devenir le leader européen du "fantasy football" gratuit.
Se développer sur d'autres sports comme le basket ou le rugby, quand bien même le football tend à occuper de plus en plus la scène médiatique au détriment des autres sports.
Concurrence : chaque pays a son acteur local qui s'est démarqué.
Italie : Fantacalcio.
Espagne : Biwenger.
UK : Fantasy Premier League.
France : Le championnat des étoiles de France Football, qui continue à exister malgré la domination de MPG.
Chiffres :
Nombre d’employés : 14.
Chiffre d'affaires : 1,3 millions d'euros en 2020, rentable depuis 2 ans.
Nombre de joueurs : 1,7 million de joueurs au total, dont 950 000 actifs. 500 000 joueurs mensuels, 50 000 au UK et en Espagne et le reste en France.
Levée de fonds : 1 million d'euros levés en 2018 afin de mieux se faire connaître en France et surtout à l’étranger et accélérer le recrutement de développeurs.
MPG et le Covid ? En mars 2020, quand la Ligue a pris la décision d'arrêter le championnat, la pilule a été difficile à avaler pour MPG. Ils ont décidé de continuer les championnats en cours en jouant les matchs sur console et en important les résultats ainsi simulés dans l'application ! La communauté a apprécié ce geste un peu fou. Cela a permis de garder 40 % des utilisateurs actifs pendant 1 mois.
Est-ce qu'ils recrutent ? Oui ! Ils viennent de recruter un Community Manager et un Lead developer et sont désormais 14 employés (ils étaient 7 il y a deux ans). Ils prévoient d'ouvrir de nouveaux postes de développeur dans les mois à venir. Stay tuned.
🎙️ L’interview
Le marketing & toi
Pourquoi travailles-tu dans le marketing ?
Je baigne dans le marketing depuis tout petit. Mes parents travaillaient dans la communication. Mon père a créé plusieurs agences de publicité. C’est vraiment quelque chose de naturel pour moi.
J’étais fan d’économie depuis la 2nde, où j’ai eu un prof d’éco coco assumé très intéressant et un bon prof en terminale. J’ai alors foncé vers des études d’éco-gestion qui m’ont amené vers le marketing.
La blague, c’est que sur MPG, on ne cherche justement pas à faire du marketing. C’est peut-être pour ça que ça marche. On parle à notre communauté comme à nos amis, on partage nos erreurs en transparence, on se permet de tailler quand on l’est nous même, on ne cherche pas à plaire à tout le monde, on se censure peu. C’est un peu l’inverse de ce que font beaucoup de marques aujourd’hui, vouloir plaire à tout le monde tout le temps et au final réduire leur discours à de rares dénominateurs communs, donc tu te retrouves avec des pub insipides qui ne parlent à personne et créent paradoxalement de la distance avec la marque.
C’est quoi du bon marketing pour toi ?
Du bon marketing, c’est avant tout un bon produit, et donc pas de marketing !
Un bon produit se vend tout seul, le bouche-à-oreille se met en marche très rapidement aujourd’hui grâce aux messageries et réseaux sociaux. Je pense que l’époque des pépites méconnues est révolue : si ton produit ou service est au-dessus du lot en 2021, ça finira par se savoir grâce à Internet.
L’exemple que j’aime bien en ce moment, c’est Club House, mélange de bon produit et de bon marketing. Bon produit parce qu’ils sont en train de créer un nouvel usage audio qui fait un peu penser aux radios libres d’avant. Bon marketing parce qu’il faut être invité pour pouvoir tester l’application, une technique vieille comme Internet (coucou Vente Privée à ses débuts). Mais qui marche parce que le produit est bon : les gens veulent absolument avoir leur invit’ alors que si l’application était ouverte à tout le monde, elle aurait moins de succès je pense. On perdrait le côté initié.
Sinon pour revenir à ta question, le bon marketing, c’est celui qui capitalise sur ses propres datas de clients et de prospects, ça parait évident de le dire mais c’est dingue le nombre de marques qui se sont fait intermédier leur relation client par Facebook, Twitter, Insta, Snap ou Tik Tok, et qui doivent payer pour que leurs posts organiques aient une chance d’être vu. Il ne faut pas lâcher ses clients, faire remplir des formulaires en magasin en offrant des vrais avantages aux clients, construire sa DMP... sinon ces marques sont vouées à payer un péage à chaque fois qu’elles prendront leur voiture. Avoir le droit de parler en direct à ses clients via son app, via email, notif ou autre, ça n’a pas de prix.
DMP : Data Management Platform, une plateforme de gestion des données des utilisateurs clients anonymisés.
Ensuite, il ne faut pas parler à tous ses clients de la même façon. Là aussi c’est une lapalissade mais on sent encore l’héritage des campagnes uniques de la TV. Et là aussi, c’est un gros travail, raconter des choses différentes à ses clients selon leur ancienneté, leur fréquence, leur pouvoir de recommandation, leur inactivité… Il faut déclencher un maximum de scénarii automatisés grâce à des données et événements stockés. Et prouver que la data est collectée pour personnaliser l’expérience de chaque utilisateur et non pas pour s’enrichir sur leur dos.
Quelle a été ta plus belle réussite marketing ?
Déjà avoir réussi à avoir 1,7 millions d’utilisateurs qui sont venus uniquement sur recommandation d’amis, c’est quand même fou !
Autre cas intéressant, il y a deux ans, pour la Coupe du Monde 2018, on a lancé Mon Petit Prono. À la différence de MPG où l’on parie sur des joueurs, ici on parie sur des équipes en essayant de deviner le score du match. Plus le pari est risqué, plus on marque de points si l’on a fait le bon pronostic, et tu marques le double de points si tu as le score exact.
On partait de rien, avec un nouveau jeu, une nouvelle application et aucun utilisateur. On a lancé la communication dès le mois d’avril. Au début, il y avait 0 traction sur le jeu, personne ou presque ne s’inscrivait. En fait, pour les gros événements comme la Coupe du Monde, les gens se mettent dedans au dernier moment.
A J-7 avant le début officiel de la compétition, le nombre d’inscrits explose. On fait des journées à 30 à 50 000 nouveaux inscrits. Le 14 juin, jour officiel du début de la compétition, le record : 100 000 inscrits.
Une fois cette vague de fond lancée, c’était incroyable. Retombées presse, JT, France Info a même titré : “Le grand gagnant de la Coupe du Monde, c’est Mon Petit Prono”. Finalement, on a eu 850 000 joueurs, le tout sans aucune dépense en publicité, juste par le bouche à oreille. On a pu monétiser notre application gratuite grâce à la publicité et surtout créer des émotions et des frissons aux utilisateurs et aux annonceurs.
Tes prochains défis ?
3 défis 2021 :
Limiter la casse pour cette saison, le foot comme pas mal de secteurs a été mis à mal par le Covid, mais aussi par l’imbroglio des droits TV.
Faire aussi bien à l’Euro de football 2021 avec Mon Petit Prono qu’en 2018.
Enfin, pour la rentrée 2021/2022 lancer notre nouvelle App et décupler l’usage de MPG.
Formation & éducation
Continues-tu à te former ? Si oui, comment t'organises-tu ?
Je lis beaucoup, des newsletters notamment. Je privilégie le contenu empirique, les petites astuces pour optimiser tel ou tel canal. Par exemple, j’adore le contenu que propose Marketing Examples, qui donne de bonnes techniques pour optimiser la rédaction des messages marketing.
Ensuite, je continue à me former en faisant. Avec mes associés, on est les premiers à mettre les mains dans le cambouis, on aime bien ça et cela nous permet de progresser. On essaie toujours dans un premier temps de le faire nous-même pour bien identifier les points bloquants, les écueils, les opportunités...
Comment fais-tu pour te tenir informé des dernières actualités en growth marketing ?
J’ai quitté mes réseaux sociaux perso, je conserve juste LinkedIn. Sinon, j’aime bien les newsletters pointues. J’ai vu que Twitter avait fait un rachat en ce sens et que Substack explose, c’est une bonne nouvelle, c’est la porte ouverte à du contenu mûri et de qualité :
Tech Trash : tous les mercredis, un regard corrosif sur le monde de la technologie.
Magma : plus porté sur l'entrepreneuriat que le marketing, elle traque les futures tendances de demain. Tu as envie de créer une boîte chaque vendredi.
Marketing Examples : on en a parlé plus haut.
Calmos : rien à voir avec le marketing mais super sur le cinéma !
Quel est ton livre marketing préféré et pourquoi ? Ton livre de fiction ?
J'ai essayé de lire la littérature marketing/business américaine, comme The Lean Startup d'Eric Ries mais je n'ai pas accroché avec cette mentalité trop positive qui n'est pas adaptée selon moi à la culture européenne.
Sinon, récemment, j'ai adoré Bad Blood, qui revient sur le scandale Theranos, le plus gros scandale de l'histoire des startups, ou encore le livre de Toni Hsieh et la façon dont il a inventé le SAV et le retour gratuit dans l'e-commerce.
Quelles sont les 3 compétences indispensables selon toi pour réussir en marketing ?
La curiosité, surtout sur les nouveautés d’usage. Récemment, TikTok est arrivé, 15 ans après Facebook. Comment ont-ils réussi à se développer si rapidement et avoir 1 milliard d'utilisateurs sur un secteur ultra concurrentiel ? Ce sont ces tout petits changements d'usage qui peuvent faire exploser ton business.
Ne pas avoir peur de poser des questions bêtes quand on ne comprend pas les nouveaux outils ou acronymes anglo-saxons.
La capacité à industrialiser une fois que tu as fait ta tambouille de tests internes.
Ma question préférée : Compte tenu de ton expérience et de tes connaissances actuelles, qu'est-ce que tu dirais à un élève de terminale qui souhaite travailler en marketing et qui veut se former de la meilleure manière possible ?
Apprends à coder !
Un marketeux sera forcément meilleur pour imaginer de nouveaux usages et produits s'il a conscience du développement, s'il sait parler avec les équipes techniques.
Carrière
Comment as-tu construit ta carrière ? Avais-tu un plan ou pas du tout ?
Aucun plan. Quand j'ai mis le pied dans internet en 2005, c'était assez nouveau. Ce côté aventure dans de nouveaux espaces inconnus me plaisait bien à l'époque, plus en tout cas que les voies toutes tracées chez L’Oréal ou Danone.
J'ai eu la chance d’être au bon endroit puis d'avoir su provoquer ma chance.
Qu'est-ce qui explique ton succès en marketing ? Tu ne vas pas me dire que c'est uniquement de la chance ?
Ahah rien de très croustillant, en plus j’aime pas parler de succès, disons juste que je fonce et que je bosse, rien de très original. Et aussi, je déteste perdre, je pense que ça vient du sport, des matchs de foot et des tournois de tennis que je faisais enfant, ça t’apprend la haine de la défaite…
En parlant d'expérience, qu'est-ce que tu regardes en 1er sur le CV d'un candidat ?
Le CV qui va ressortir, c'est le CV personnalisé à l'entreprise. On reçoit tous des CVs à la pelle, limite en copie cachée où l'on sent que nous ne sommes qu'une boîte parmi tant d'autres. Les candidatures, c'est comme une drague, il faut que tu fasses ressentir à l'autre personne qu'il/elle est unique. Faire ce travail d'empathie et réfléchir à la manière dont la personne aimerait être contactée est primordial.
Chez MPG, on a la chance de recevoir des CVs de dingue, personnalisés avec notre charte, notre wording… On voit vite la personne qui se détache.
Et en entretien ?
On définit en amont tout ce qui est important. Par exemple pour un poste de Community Manager (CM) : humour, niveau d’orthographe, capacité à réagir très vite, niveau de graphisme pour faire des créa tout seul, culture foot, humilité pour repartir de zéro sur le nouveau réseau qui sortira bientôt.
Et ensuite, on vérifie si la personne coche ces cases.
On a aussi des filtres pour vérifier l’intérêt : la personne s’est elle renseignée sur les derniers articles ou l’actu de MPG ? Pour un CM : est-ce qu'elle est au courant des dernières publications que l'on a faites ? Pour un·e dev : a t-il ou a t-elle regardé le code actuel, la stack ?
Et aussi important mais souvent oublié en France : la prise de références. En 1 coup de fil à l’ex N+1, tu en sais parfois plus qu’en 1 heure d’entretien.
💡 Ce que j’en retiens
Le produit et le marketing ne font plus qu’un dans les biens et services technologiques comme MPG. Il faut savoir personnaliser l’expérience à son client. Exemple supplémentaire avec Bumble juste après.
Les compétences techniques comme le développement web deviennent nécessaires pour les marketeurs.
Garder un lien direct avec ses clients est primordial pour éviter d’être pris en otage par les plateformes et réseaux sociaux #emailing.
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🔦 La belle histoire de la semaine
Devenir la plus jeune femme milliardaire du monde à 31 ans ✅
La semaine dernière, Whitney Wolfe Herd est devenue à 31 ans la plus jeune self-made woman milliardaire du monde lors de l'introduction en bourse de Bumble le 12 février 2021, société qu'elle a fondée en 2014.
De la création d'un géant des rencontres...
Avant de lancer Bumble, elle est la cofondatrice d'une autre application de rencontre que l'on connaît tous, Tinder, alors appelée Matchbox. Elle occupe le poste de vice-présidente marketing de 2012 à 2014.
C'est notamment elle qui a eu l'idée de renommer Matchbox en Tinder, mot anglais qui désigne le petit bois nécessaire pour allumer un feu, afin qu'il colle mieux à son logo représentant une flamme.
En 2014, elle quitte l'entreprise et porte plainte contre Tinder et son ex-petit ami également cofondateur de Tinder pour discrimination (l'entreprise lui refusait notamment le titre de cofondatrice car le fait d'avoir une cofondatrice dans l'équipe "fairait passer la société pour une blague") et harcèlement sexuel.
À une application de rencontre féministe
Dégoûtée par le traitement qu'elle a subi chez Tinder, elle se jure de ne plus jamais travailler dans le milieu des applications de rencontre. Sauf que ce n'est pas ce qu'Andrey Andreev a prévu pour elle. Andrey Andreev est le fondateur de Badoo, un site de rencontres amoureuses et amicales qu'il a lancé en 2006 en Russie et qui cartonne en Europe et en Amérique Latine avec près de 250 millions d'utilisateurs.
Il la convainc de construire sa propre application de rencontre. Le deal : un financement initial de 10 millions de dollars, l'accès à l'infrastructure technique de Badoo, un rôle de fondatrice, de CEO et 20% des parts de la nouvelle application pour elle. Les 80 % restant pour lui.
Bumble est créé en décembre 2014 comme un anti-Tinder. Ou plutôt comme un Tinder féministe, qui place la femme au coeur de l'application. À la fois pour éviter les messages et comportements irrespectueux des hommes ainsi que pour renverser les normes archaïques qui imposent à l'homme de faire le premier pas, Bumble redéfinit les règles du jeu des relations hétérosexuelles. Une fois que deux utilisateurs intéressés l'un par l'autre sont mis en relation via l'application, la femme a 24 heures pour faire le premier pas (“first move”) et envoyer un message. Sinon, le "match" disparaît.
Et ça marche ! Dans un secteur pourtant très concurrentiel, Bumble connaît une croissance forte depuis sa création avec 12,3 millions d'utilisateurs mensuels actifs à la fin septembre 2020.
Et même 40 millions en comptant Badoo. En effet, Bumble est devenu la société mère de Bumble et Badoo en 2020 suite à la vente des participations d'Andrey Andreev en 2019 à la société d'investissement privé The Blackstone Group.
Bumble est considéré comme le leader dans le secteur des rencontres en ligne dans plusieurs pays, dont les États-Unis, le Royaume-Uni, l'Australie et le Canada. Plus d'1,7 milliard de "first move" ont été envoyés par les femmes entre septembre 2014 et septembre 2020 sur l'application Bumble.
Des résultats excellents grâce à un branding puissant
Comme le disait Martin Jaglin l'invité de cette édition, : "du bon marketing, c’est avant tout un bon produit, et donc pas de marketing !". Et cela se vérifie avec Bumble puisque 78 % des nouveaux usagers de Bumble découvrent Bumble via le bouche à oreille et la viralité. Pourquoi et comment ?
Créer un produit qui sert une audience particulière permet d'avoir des client·es plus engagé·es. Bumble cible les femmes qui en ont marre des comportements irrespectueux de certains hommes et sont à la recherche de relations plus saines et équilibrées. Résultat, Bumble compte environ 30 % de femmes de plus pour chaque homme par rapport à ses concurrents ainsi qu'un pourcentage plus élevé d'utilisatrices payantes.
En créant une application pour les femmes sur son application, Bumble attire les hommes par effet de réseau. Un peu à la manière d'Adopte Un Mec, qui a pu obtenir plus de parité en rendant son site gratuit pour les femmes et payant pour les hommes.
Servir une audience particulière permet aussi à Bumble d'être une marque très engagée sur la place de la femme dans la société. Elle utilise son engagement sociétal comme un levier marketing. Elle a ainsi lancé plusieurs campagnes marketing comme "Be the CEO Your Parents Always Wanted You to Marry" ou "Believe Women".
Enfin, cela permet aussi de bâtir une communauté très forte et soudée, à la fois précieux soutien, puissante zone d'écho et source abondante de retours client pour identifier les futurs relais de croissance. En étant à l'écoute de sa communauté, Bumble a lancé deux nouvelles fonctionnalités prometteuses.
Bumble BFF pour les relations amicales.
Bumble Bizz pour les relations professionnelles.
Des chiffres éloquents
Un modèle freemium à la Tinder qui a généré un revenu de 275,5 millions de dollars pour la seule application Bumble en 2019, dernière année fiscale auditée chez Bumble, en croissance de 70 % par rapport à l'année 2018.
Un revenu consolidé (c'est-à-dire en comptant Badoo) de 488,9 millions de dollars en 2019, en croissance de 35.8 % par rapport à 2018, pour une marge nette de 17,6 %.
2,2 milliards de dollars levés auprès des investisseurs, une action cotée aujourd'hui aux alentours de 77 $ contre 43 $ à son lancement et une valorisation estimée à près de 8 milliards de dollars.
Ci-dessous, les images de Whitney Wolfe et de son fils lors de l’IPO de Bumble.
🌚 Des nouvelles des ancien·nes invité·es
🎵 Amandine Aman, la 8ème invitée de la newsletter, a définitivement lancé sa carrière de DJ cette semaine en parallèle de son poste de VP Brand & Marketing @Luko. Elle vient de sortir 4 tracks melodic techno et tech house avec Ian Urbina dans le cadre du projet "Outlaw Ocean" sous son nom de scène, Seekat. Dispo sur Spotify 🎵
🏄 Alors, c’est bon ça ou c’est pas bon ça ?
Petite question, de 1 à 10, quelle note donnerais-tu à cette édition ?
Si tu veux (re)lire les 3 éditions précédentes, tout est là :
CBC #15 - Enguerrand Chalvon Demersay, le déménageur - Ornikar Assurance
CBC #16 - Alexandre Caizergues, l’exploit au service de l’innovation - Syroco
Au plaisir de te lire et à dans deux semaines 🤙
C’est bon ça !
Jean