Salut les chef·fes 🧑🍳 !
Après deux semaines d’absence terrible, je sais ô combien je vous ai manqué, voici la 17ème édition de C’est bon ça, la newsletter qui t’envoie que du bon autour du (growth) marketing 🤟
Au menu cette semaine :
Une très belle rencontre avec Kevin Aserraf, growth de la première heure @Alan, la néoassurance santé qui est en train de tout casser.
Une présentation d’Alan, la néoassurance santé qui est en train de tout casser.
Un retour sur la success-story Jack Butcher, le designer américano-anglais dont les ventes de ses cours de design sont en train de tout casser (1 million de chiffre d’affaires en 2020 🤯).
On se retrouve à la fin, j’aimerais bien que vous répondiez au petit questionnaire afin de savoir si vous appréciez toujours le contenu que je vous propose.
Ah oui, et si vous recevez cette édition sans être abonné·e, n’hésitez pas à vous inscrire pour recevoir les prochaines éditions, toutes les deux semaines le mercredi à 14 heures.
💌 Présentation de Kevin
Les études
🙆 Sciences Po Paris.
🎓 Tel est l'objectif de Kevin à la sortie de son baccalauréat scientifique en 2008. Malheureusement, les concours sont impitoyables. Il est recalé de Sciences Po Paris mais décroche tout de même son deuxième choix. Direction la Bretagne et Sciences Po Rennes.
👓 Là-bas, il tombe assez vite dans le monde des start-ups. Il effectue son premier stage en septembre 2010 à Londres dans une entreprise de cloud computing aujourd'hui disparue, Seanodes, en tant que bras droit du CEO. Les missions sont très variées : business development, relation client, création et gestion du site web... Il a 20 ans, il est jeune, insouciant, évolue dans une entreprise technologique à taille humaine où c'est la démerde qui prime.
👍 Et ça lui plaît. Il veut évoluer dans cet écosystème.
🥼 Alors pour mettre toutes les chances de son côté à la sortie de ses études, il entame un double-diplôme avec Centrale Paris lors de sa dernière année d'études à Rennes, afin de donner un côté plus scientifique à son profil. Cela fait joli sur le CV mais de son propre aveu, cela ne lui sert pas à grand-chose dans son travail actuel.
De l'autre côté de la barrière
👨💼 Paradoxalement, en avril 2013, il réalise son stage de fin d'études non pas en start-up mais à la direction stratégie M&A (fusion et acquisition) du groupe La Poste. Il a envie de découvrir l'environnement de travail d'un grand groupe et de sortir de sa zone de confort. Bonus, cela lui permet de travailler avec des consultants en stratégie de haut niveau. Ce qui est idéal pour prendre le meilleur du monde du consulting auprès de ces formidables machines intellectuelles sans y être.
🍒 La cerise sur le gâteau est que sa mission principale, le développement de partenariats commerciaux auprès des start-ups pour favoriser l'innovation au sein du groupe La Poste, lui permet de continuer à côtoyer le monde des start-ups et à faire plein de rencontres dans cet univers encore très jeune.
💨 Ce projet n'est vieux que de 6 mois, et pourtant la décision est prise de lancer une filiale indépendante. Start'inPost est créée officiellement en avril 2014. C'est un accélérateur pour des start-ups très jeunes, doté d'un budget de 12 millions d'euros sur 3 ans. L'objectif est de permettre aux start-ups de trouver des clients en mobilisant le réseau d'un grand groupe.
🦄 Kevin participe au lancement du projet avec son boss et est finalement engagé en tant qu'analyste. Il doit analyser les start-ups, les sélectionner et les accueillir dans l'écosystème du groupe La Poste afin de créer des synergies avec les différents départements.
🦁 Il adore son métier mais l'envie de repasser de l'autre côté de la barrière le titille. Il rejoint alors la 2ème promotion de JoinLion à TheFamily en parallèle de son travail en octobre 2016. Tous les samedis pendant 2 mois, il rencontre de nouvelles personnes issues du monde des start-ups et reçoit des formations sur différentes thématiques propres à cet écosystème. C'est là-bas qu'il entend parler pour la première fois d'Alan. Ils viennent tout juste de lancer leur activité mais les échos sont très positifs sur ce projet. Il décide alors de le garder dans un coin de sa tête, au cas où.
Le destin ?
🔮 Coup de chance, signe du destin, beauté du hasard ? Pendant qu'il étudie à Lion, il reçoit un email générique de Jean-Charles Samuelian-Werve, le CEO d'Alan, qui annonce la création d'une nouvelle assurance santé à destination des start-ups et qui lui demande de proposer son produit à l'ensemble des start-ups accélérées à Start'in Post.
🤨 Il relaie l’information à l’ensemble de leurs startups accélérées et reçoit 8 réponses positives sur les 30 dans la journée. C'est une grande surprise pour Kevin puisque d'habitude, il doit se battre pour collecter les réponses. Il se rend alors compte de la douleur que résout Alan et de son potentiel de développement.
💫 Ni une, ni deux, il contacte alors Jean-Charles pour lui témoigner son intérêt de travailler avec lui. Il passe le processus de recrutement avec brio et rejoint Alan début 2017. La boîte a alors à peine 3 mois de lancement commercial. C'est le début d'une folle aventure.
🔍 C'est le 8ème employé à rejoindre Alan, et le premier à s'occuper du growth marketing. Il n'y a même pas d'équipe de vente. Il se retrouve seul à s'occuper de la croissance. Pendant 2 ans, Kevin expérimente différents canaux d'acquisition et teste ses idées. Dès qu'il analyse un début de traction sur un canal d'acquisition, il passe le flambeau à un expert qui est recruté pour s’occuper de ce sujet.
💗 La croissance est impressionnante, les équipes grossissent à vue d'œil. Ils sont aujourd’hui près de 280 salariés chez Alan, dont 10 dans l'équipe growth marketing d'Alan. Kevin s'occupe du product marketing et de la stratégie go-to-market en testant de nouvelles propositions de valeur auprès de nouveaux segments.
Une stratégie go-to-market est le plan d'une entreprise pour offrir une proposition de valeur unique aux clients et obtenir un avantage concurrentiel par le biais de ses ressources internes et externes (par exemple, sa force de vente et ses distributeurs). L'objectif final d'une stratégie go-to-market est d'améliorer l'expérience globale du client en lui proposant un produit supérieur et/ou un prix plus compétitif.
Le Product Marketing complète la stratégie go-to-market. Il s'agit de décider du positionnement et du message du produit, de le lancer et de s'assurer que les vendeurs et les clients le comprennent. Le product marketing vise à stimuler la demande et l'utilisation du produit.
📦 Présentation de la boîte
Constat : Les assurances traditionnelles ont tendance à imposer leurs systèmes et processus à leurs utilisateurs et membres basés sur leurs propres problématiques plutôt que sur celles de leurs assurés.
Solution : Alan est une assurance santé nouvelle génération reconnue par l'ACPR Banque de France (la première depuis 1986) et qui remet l'assuré au centre de l’expérience client en proposant une interface simple et facile à comprendre ainsi qu'un remboursement ultra-rapide en quelques clics. Ils ont commencé il y a 4 ans comme une assurance santé pour les petites entreprises, start-ups et indépendants et il s'attaque aujourd'hui à de nouvelles cibles, plus grosses : les grandes entreprises et l'industrie des hôtels et restaurants comme Big Mamma.
Modèle d'affaires : Vente de contrats d'assurance sous forme d'abonnement avec des cotisations mensuelles.
Chiffres :
140 000 clients répartis sur plus de 7000 entreprises partenaires très diverses.
Présent dans 3 pays : France, Espagne, Belgique.
240 employés, dont une vingtaine à l'étranger.
Une croissance de 105 % en 2020 et un chiffre d’affaires qui s’élève à 90 millions d’euros.
125 millions d'euros levés au total, avec une dernière levée de fonds de 50 millions d'euros en 2020.
100% des opérations sont traitées en interne aujourd’hui, leur permettant de rembourser 75 % des demandes en une heure. En janvier 2020, 80 % des demandes étaient remboursées en 4 jours.
Vision à long terme : Rendre la santé plus simple, juste et personnalisée pour tous. Plus qu'une simple assurance santé, ils souhaitent devenir le partenaire personnel de santé de leurs assurés et les accompagner dans toutes leurs démarches de santé : naissance, maladie...
Alan et la COVID-19 : Bien que de nombreux clients potentiels aient stoppé les discussions pour souscrire à leurs services, la COVID-19 a permis de conforter leur souhait de devenir un partenaire de santé pour les salariés et les entreprises. Cette crise a permis de voir que les salariés attendaient beaucoup de leur entreprise en matière de santé et que ces dernières avaient un vrai rôle à jouer.
Ils recrutent : Oui, notamment en marketing ! Plus d'informations ici.
🎙️ L’interview de Kevin
Le (growth) marketing & toi
Pourquoi travailles-tu dans le (growth) marketing ?
Tout d'abord parce que tu peux expérimenter des idées et les valider/invalider assez vite grâce à la data ou à des feedbacks qualitatifs.
Ensuite, parce que tu pars toujours des besoins de tes clients ou prospects. Tu réponds à un besoin. C'est mon côté emphatique qui est satisfait.
Enfin, cela dépend énormément de ma boite, mais on a un super produit chez Alan. Je suis en extase devant notre équipe produit. Nous, l'équipe marketing, il s'agit de réfléchir à la manière de distribuer ce super produit, de raconter l’histoire. Ça m’éclate d’être le bras armé de ce produit. Je ne peux qu’être excité de communiquer la vision de personnes aussi talentueuses à une cible de plus en plus grosse.
C’est quoi du bon marketing pour toi ?
Celui qui fait que si tu es dans la cible, tu te dis : “Ah oui, c’est bien pensé”. Cela doit capter son attention, même si elle n’est pas très attentive.
Ensuite, il faut que ta cible ait le sentiment que la campagne marketing ait été ultra-personnalisée pour elle alors qu'il s'agit d'une campagne à grande échelle.
La cerise sur le gâteau, c'est de réussir à rendre la campagne sexy, peu importe que ta cible soit une boîte de 10 personnes ou une boîte du CAC 40. Il faut que ta cible ait la sensation de se dire que c'est bien fait et que cela l'a divertie. Divertir pour te faire penser à autre chose est un bon moyen de faire du bon marketing en ce moment.
Quelle a été ta plus belle réussite marketing ?
Pendant le premier confinement, j'ai fait les meilleurs chiffres de lead generation avec un webinar ultra classique sur un sujet RH avec nos partenaires Welcome To The Jungle et Klaxoon. Des chiffres indécents, plus de 1200 participants. C'est sans conteste une de mes plus belles campagnes mais ce n'est pas celle dont je suis le plus fier. Pourquoi ? Je n’ai pas réinventé la roue, j’ai simplement appliqué la recette. Je me suis mis à la place de la cible, les gens étaient perdus, ils avaient besoin d’experts pour les conseiller. Il s'est avéré que le webinar était le bon format. Avec le bon message et les bons intervenants, cela a bien fonctionné.
Lead generation, ou génération de leads en français, est un terme marketing désignant le processus de création et de gestion des clients potentiels pour le produit ou service de l'entreprise.
Celle dont je suis fier, c’est tout le travail effectué sur le segment hôtels-cafés-restaurants. Sur le papier, ce n'est pas la cible ultra-chaude sur le sujet de la mutuelle. Elle cherche plutôt à dépenser le moins possible et est habituée à passer par les assureurs traditionnels. Pourtant quand tu creuses et que tu attaques par niche (par exemple les restaurateurs à l'aise avec les outils digitaux), c'est le jackpot. On a trouvé notre Product Market Fit rapidement.
Product Market Fit : Il s’agit de la parfaite adéquation entre le produit d’une start-up et le marché prêt à acheter ce produit.Trouver son Product Market Fit (PMF) est l’objectif primordial de toute start-up.
Ensuite, tu montes sur les chaînes d’hôtels, les chaînes de restaurants... Tu montes, tu montes, et tu arrives sur les franchises comme McDonald's ou Eat Sushi. Pas-à-pas, tu touches des cibles très différentes. Tu commences par ceux qui te ressemble le plus pour arriver à d’autres acteurs plus traditionnels mais qui te font confiance par tes résultats passés. C'est un gros challenge sur lequel je suis content des résultats. En 1 an et demi à peine, nous avons dépassé les 9 000 membres.
Tes prochains défis ?
Continuer de multiplier par 2 la croissance de notre portefeuille d'assurés dans chacun de nos segments en allant de plus en plus vers des prospects qui nous ressemblent de moins en moins.
On vise aussi des boîtes de plus en plus grosses et souhaite ouvrir de nouvelles verticales : la vente au détail, le commerce de gros et l'immobilier. Ce sont les 2 moyens d’aller chercher de la croissance tout en consolidant nos segments actuels, les PME dans le monde de la tech, les hôtels et cafés-restaurant, les indépendants en B2C.
On va aussi chercher notre Product Market Fit en Espagne et Belgique, mais pour ça sera plus le travail des équipes locales.
Formation & éducation
Continues-tu à te former ? Si oui, comment t'organises-tu ?
Je me forme via 3 moyens :
Je suis accro à Twitter. Je suis principalement des marketeurs basés aux US. Je suis notamment beaucoup l'équipe marketing de Drift. Ils font aussi des podcasts, dont CMO Conversations et Seeking Wisdom que j'écoute beaucoup.
J’aime bien échanger sur des groupes WhatsApp avec des amis spécialisés en growth marketing B2B. Cela me permet, quand j'ai une problématique, de lancer un petit post et de savoir qui est déjà passé par là.
Sinon, un peu plus classique, mais je discute en mode mentorat avec des gens ayant plus de bouteille. J'ai un ami chez Square, un ancien d’Alan, avec qui ont a des échanges réguliers et où l'on se met au défi sur nos problématiques respectives.
Quel est ton livre marketing préféré et pourquoi ?
J'en ai plusieurs.
Mon top 1, Influence de Cialdini, sans hésiter. J'aime beaucoup la manière dont il explique le marketing, tel un jeu de manipulation. Il nous révèle la face cachée de la psychologie, comment fonctionne notre cerveau, comment nos relations sociales et humaines influencent ce que l’on fait et comment utiliser cela pour faire faire des choses aux gens.
Mon top 2, Crossing the Chasm. Comment passer des premiers utilisateurs et réussir à toucher la majorité des clients d’un marché.
Mon top 3, Trillion Dollar Coach. L'histoire d'un homme qui a coaché de nombreux CEO de la Silicon Valley, dont Steve Jobs ou Larry Page.
Quelles sont les 3 "compétences dures" indispensables pour réussir en growth marketing ?
Être analytique.
Être rapide et combatif, ne pas avoir peur d’y aller.
Savoir mettre les mains dans le cambouis.
Quelles sont les 3 "compétences molles" indispensables pour réussir en growth marketing ?
Être curieux·se.
Être empathique.
Être créati·ve.
Ma question préférée : Compte tenu de ton expérience et de tes connaissances actuelles, qu'est-ce que tu dirais à un·e élève de terminale qui souhaite travailler en growth marketing et qui veut se former de la meilleure manière possible ?
Je lui dirais de faire 2 choses :
De rejoindre une boîte très jeune, où les fondateurs sont impressionnants, afin de pouvoir toucher à tout et apprendre en faisant. C'est un superbe terrain de jeu sur lequel tu pourras t’éclater.
Si ce n'est pas possible, rejoins une boîte un peu plus établie où tu es sûr·e de trouver un bon mentor qui t’apprendras des choses. En parallèle, lance sur le côté un projet, n’importe quoi, où tu peux t’exercer et avoir le contrôle sur tout, ce qui n'est pas possible dans une grosse boite et qui peut limiter la rapidité de la croissance de ta courbe d’apprentissage.
Carrière
Comment as-tu construit ta carrière ? Avais-tu un plan ou pas du tout ?
Au début, je me demandais si je ne voulais pas faire du capital-risque puisque j'étais intéressé par les start-ups. Et plus je me trouve du côté des boîtes et pas du côté investisseur, et plus je me dis que cela doit être vachement frustrant de ne pas être du côté de ceux qui agissent.
Sinon, je n'ai pas un plan de carrière très détaillé mais je veux continuer à évoluer dans des boites où la culture me plaît. La prochaine étape pour moi, c'est de construire l’équipe qui va exécuter la stratégie et la vision que j’ai pour cette entreprise. Mais ce n'est pas pour tout de suite. Je suis très content de le faire au niveau de ce que je fais déjà aujourd'hui chez Alan. Je me vois plutôt faire ça à 5 ans.
Comment expliquerais-tu ton succès en growth marketing ?
La chance. La chance de tomber au bon moment sur les bonnes personnes dans la bonne boîte. Je suis arrivé au moment du lancement d'un produit sur un marché qui avait un besoin, au sein d'une équipe où j’ai pu apprendre en faisant et où je n’ai rechigné à rien.
Je dirais que c'est plus mon état d’esprit qui a fait la différence : 0 ego, je suis un "doer", un faiseur, une personne d'action qui fait passer l'intérêt de l'équipe avant tout.
Qu'est-ce que tu regardes en 1er sur le CV d'un candidat ? Qu’est-ce que tu recherches chez un candidat ?
Je ne regarde pas trop le CV, mais plutôt son LinkedIn.
Cela dépend des postes mais j’aime bien regarder s’il y a quelque chose d’autre. Je regarde ses réseaux sociaux, je regarde s’il se "market" un peu, ses derniers tweets, ses posts LinkedIn, la manière dont il communique son travail sur les réseaux, ses projets annexes.
En entretien, je vais chercher à vérifier si le candidat est structuré, capable d’être synthétique pour faire passer un message. Et je vais tester quelques compétences clés pour le poste en question.
Je vais m'intéresser aussi à sa manière de réagir au challenge, s’il le prend bien et comment il réagit au feedback que je vais lui donner.
💡 Ce que j’en retiens
L’état d’esprit est primordial pour réussir en (growth) marketing. C’est ce qui a permis à Kevin de se créer ses opportunités, les saisir et grandir avec Alan.
Commencer par une niche qui a un important potentiel de développement pour grandir avec elle. Si Alan a pu grandir si rapidement, c’est en commençant par servir extrêmement bien les start-ups, qui sont ensuite devenues des scale-ups (dont l’objectif est uniquement de croître, et cette croissance entraîne mécaniquement une hausse des effectifs.) Ils ont ensuite pu développer des produits pour des entreprises plus importantes et ils sont en train d’accélérer sur ce segment.
L’importance de créer sa marque personnelle pour se différencier sur le marché de l’emploi.
Utiliser Twitter pour se former. Je suis également un adepte de Twitter, et c’est une incroyable mine d’or quand on suit les bonnes personnes. J’adore.
🔦 La belle histoire de la semaine
Générer 1 million de dollars en 18 mois avec une formation de design
Jack Butcher est le créateur de Visualize Value, une agence de design américaine.
Jack débarque aux États-Unis à l’âge de 22 ans après des études de design en Angleterre.
Avant de créer Visualize Value, il travaille de 2010 à 2017 pour des agences (petites et grandes) de publicité ou des marques en tant que graphiste.
Au fil de ses différentes prises de postes, il prend du galon, suffisamment pour avoir accès aux contrats des projets pour lesquels il travaille. Les chiffres lui donnent le vertige.
Et pourquoi ne pourrait-il pas le faire lui-même après tout ? Il pourrait travailler avec ses propres clients et augmenter substantiellement ses revenus. Et puis ça n’a pas l’air si difficile de gérer une agence après tout, le plus dur étant de délivrer ce que l’on attend de lui n’est-ce pas ?
Fin 2017, il décide donc de quitter son poste pour fonder sa propre agence créative généraliste. Il signe vite un beau contrat avec une grosse marque. Il est alors on ne peut plus confiant sur l’avenir de son agence.
Comme vous vous y attendez, passés les 6 premiers mois, il déchante vite sur l’avenir de l’agence. Être généraliste et devoir accepter tous les devis qui lui tombent dessus est, de son propre aveu, une terrible façon de démarrer une entreprise. Il enchaîne les périodes de travail intenses avec des grosses marques et des périodes calmes sur des plus petits projets.
Il voit alors cette période, qui durera 1 an, comme une expérimentation, une période de découverte sur ce qu’il souhaite faire de son agence plus tard : le type de mission, le secteur d’activité etc. Il se rend vite compte que travailler pour des marques qui évoluent dans des secteurs d’activité très différents, être bon partout mais spécialiste nul part et l’obligation de s’adapter sans cesse aux demandes de ses clients le fatigue.
La solution ? Réduire considérablement son champ d'action et s'engager à résoudre un problème spécifique.
De par son expérience, ses compétences et les retours de ses clients, il sait qu’il excelle dans sa capacité à présenter, vendre et rendre compréhensible un concept ou une idée complexe via des graphiques simples et élégants. Par exemple, un graphique limpide qui résume comment le processus X a permis à une entreprise de gagner du temps ou la manière dont fonctionne la logique d'un logiciel.
Et cet aspect est souvent négligé par ses pairs. Il le sait pour l’avoir expérimenté dans ses précédentes expériences professionnelles.
Début 2019, il décide d’appliquer la méthodologie qu’il a développée à des thématiques plus sexys, comme des citations philosophiques, des concepts business etc. Il crée une “marque”, Visualize Value, qui a pour objectif de prouver qu’une image peut ajouter de la clarté et du contexte à une idée et commencer à attirer des prospects.
Voyez ci-dessous un exemple d’une de ses images.
Il publie ainsi pendant 3 à 4 mois sur Twitter et Instagram. Il a alors peu de retours sur son travail.
Puis un jour, il est contacté par une entreprise qui souhaite mieux mettre en valeur son travail en tant que fournisseur de services. Puis deux, puis trois. Il commence à développer une clientèle de petites entreprises à qui il vend son temps en tant que consultant.
Leçon 1 : Pour vendre plus cher, avoir moins de friction à délivrer vos prestations/produits et avoir les clients que vous aimez, spécialisez-vous au maximum et montrer votre travail. Les clients veulent embaucher des experts et viendront à vous.
Les mois passent et ses abonnés grossissent. Ils sont désormais près de 2000 à le suivre. Mais il ne peut répondre à toutes les demandes qui affluent.
Comment monétiser au mieux cette audience et répondre à toutes les demandes ? Son goulet d’étranglement : le temps. Alors il décide de se lancer dans la création de produits digitaux afin de pouvoir répondre à toutes les demandes.
Il interroge plusieurs de ses abonnés pour connaître les sujets sur lesquels ils ont le plus besoin d’aide. Les réponses sont les mêmes : gestion du temps, procrastination, se mettre au travail et la concentration.
Il décide alors de mettre en vente un premier produit digital, un outil simple de gestion du temps, fruit de ses expériences passées. Il l’appelle The Daily Manifest et le met en vente au prix de 19 $. Il en vend une bonne quinzaine par semaine. Il est satisfait. Cela fait quelques centaines de dollars faciles en plus de ses activités de consultant.
Mais il veut aller plus loin. Il retourne dans l’arène et interroge de nouveau ses clients sur son produit et comment il pourrait encore mieux les aider.
Les retours : le produit est bien, mais nous ne sommes redevables de personne donc c’est difficile de mettre les leçons en pratique.
Il se décide alors à créer une communauté digitale pour tous ceux qui ont acheté The Daily Manifest afin qu’ils puissent partager toute leur expérience, la manière dont ils l’utilisent, ce qu'ils construisent, apprennent et font au cours du processus. Prix : 149 $ par an, produit acheté par plus de 2 800 membres aujourd’hui.
Leçon 2 : Arrêtez de vendre du temps et construisez plutôt un produit une fois qui sera vendu deux fois (ou bien plus).
Ses visuels gagnent en popularité. Les abonnés à ses réseaux sociaux explosent. Son stock de prospects pour ses services de consultant est au plus haut. Et tous les jours, on le contacte pour connaître ses secrets sur ses visuels. Il interroge sa communauté et décide de lancer en mai un atelier de formation au design au prix de 297 $, How to Visualize Value, afin d’apprendre à ses clients à mieux communiquer leur valeur et expertise grâce au design. Ce cours est basé sur sa propre expérience.
Ses premiers clients sont presque tous des membres de sa communauté.
Leçon 3 : Vous voulez créer de la demande au lieu de répondre à la demande ? Créer une communauté d’abord. Construire votre entreprise publiquement peut vous y aider.
Puis il enchaîne en septembre avec un deuxième atelier, lui aussi tiré des retours de ses clients et de son expérience personnelle, Build Once, Sell Twice, afin d’apprendre à vendre son expertise sous forme de produit, également au prix de 297 $.
Puis un troisième en décembre, The Permissionless Apprentice, pour ceux souhaitant vendre leurs services sans une expertise particulière, au prix de 49 $.
Leçon 4 : Échangez sans cesse avec vos clients afin d’avoir leurs retours sur vos produits. S’il y a encore des manques, faites le nécessaire et créez un autre produit qui comblera ce manque.
Chiffre d’affaires de la vente de ses produits en 2020 : plus d’un million de $.
Bon allez, je fonce finir les formations de Visualize Value, je vais en avoir besoin je crois bien.
🌚 Des nouvelles des ancien·nes invité·es
Rien de croustillant pour cette édition :(
🏄 Alors, c’est bon ça ou c’est pas bon ça ?
Petite question, de 1 à 10, quelle note donnerais-tu à cette édition ?
Répands la bonne nouvelle autour de toi en cliquant ci-dessous si tu as apprécié cette édition 👇
Si tu veux (re)lire les 3 éditions précédentes, tout est là :
CBC #15 - Enguerrand Chalvon Demersay, le déménageur - Ornikar Assurance
CBC #16 - Alexandre Caizergues, l’exploit au service de l’innovation - Syroco
Au plaisir de te lire et à dans deux semaines 🤙
C’est bon ça !
Jean