C'est bon ça
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CBC #25 : Grégoire d'Aboville, l’opiniâtre
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CBC #25 : Grégoire d'Aboville, l’opiniâtre

Head of Growth @Jump, l'entreprise qui offre des CDIs aux freelances

Salut les chef(fe)s!

Assez discret depuis le début de l’année, je me fais pardonner avec ce très bel épisode que je vous offre aujourd’hui sur un plateau d’argent.

Aujourd’hui, nous avons le plaisir de recevoir Grégoire d’Aboville, Head of Growth @Jump.

Dans cette nouvelle édition, nous reviendrons sur :

  • Le parcours singulier de Grégoire, de la vente de “débouche chiotte“ à la tête du département marketing d’une start-up prometteuse tout en ayant fait ses classes chez Amazon (pas longtemps) et Doctolib (plus longtemps) ;

  • Sa nouvelle vie chez Jump, qu’il nous présentera en détail ;

  • La puissance des memes ;

  • Sa stratégie pour progresser au quotidien dans son métier ;

  • Ce qu’il regarde en priorité chez ses collaborateurs ;

  • Et plein d’autres surprises…

Si vous lisez cette édition et que vous n’êtes pas encore abonné(e) (pas bien), c’est juste ici pour ne manquer aucune des prochaines éditions 👇

1 édition par mois si je suis en forme. Tous les 2 mois si je m’organise comme un pied. Bref, tu ne seras pas harcelé(e) ;)


🏃‍♂️ Le parcours de Grégoire

Des études en clair-obscur

Grégoire a un parcours qu’il qualifie lui-même d’un peu bizarre.

Après son bac qu’il obtient en 2005, il entre au lycée Stanislas en classes préparatoires B/L (littérature, philosophie, mathématiques). Deux années de dur labeur plus tard, il entre à l’ESSEC, une prestigieuse école de commerce.

Cependant, Grégoire vit moyennement sa scolarité. Perdu, il mettra beaucoup de temps à trouver sa voie.

Il effectue son premier stage dans le secteur de la grande consommation en tant qu’Assistant Brand Manager chez Reckitt Benckiser. Pendant 6 mois, il travaille sur leur marque Destop, le fameux débouche toilette numéro 1 du marché. 1ère grande interrogation pour lui : “mais qu’est-ce que je suis en train de faire ?

Après cette première expérience mitigée, il enchaîne avec un autre stage de 6 mois comme consultant junior dans une boîte de communication à New York. De son propre aveu, il n’apprend pas grand-chose, mais prend confiance en anglais.

Il réalise son stage de fin d’études chez Playsoft, un studio de jeu de vidéo basé en France et aux États-Unis. Une aubaine pour lui qui voulait repartir aux États-Unis.

Une fois ce stage terminé, le grand moment de doute arrive : il doit trouver son premier boulot. Le hic ? Il n’a rien préparé, n’a aucun plan et un parcours professionnel bizarre : des études littéraires pour atterrir dans une école de commerce où il a vendu d’abord du “débouche chiotte”, avant de travailler dans la communication puis le jeu vidéo. Pas de quoi rassurer les employeurs.

Pendant 3 mois, il consacre ses journées entières à ses recherches et candidate tous azimuts. Mal préparé, il essuie beaucoup de refus. Aussi, les entreprises auprès desquelles il postule n’ont aucun lien avec ce qu’il veut faire.

C’est la cata”.

Au bout du tunnel, la délivrance

Il postule finalement chez Priceminister, devenu Rakuten depuis (géant de l’e-commerce japonais). Son futur boss décèle du potentiel chez lui, met de côté son profil peu structuré et l’embauche.

Grégoire y trouve un mentor exigeant qui l’aide à organiser sa pensée et à structurer son discours. Surtout, il lui apprend l’ambition.

Cependant, la lourdeur des processus internes nécessaires au pilotage d’un mastodonte comme Rakuten l’empêche d’avancer vite dans ses actions, ce qui le frustre.

Il veut alors rejoindre une boîte qui “va lui mettre une claque” et avec qui il va pouvoir grandir et passer au niveau supérieur.

Nous sommes en 2014, et Amazon s’impose de plus en plus comme le leader de l’e-commerce mondial.

Il postule chez eux. Le processus de recrutement se déroule à merveille. Sa motivation est décuplée à la lecture des Principes de Leadership d’Amazon, qu’il découvre pendant les entretiens et auxquels il souscrit pleinement.

Il entre chez Amazon en août 2014 en tant qu’Associate Merchandiser, des étoiles plein les yeux et les crocs plus affûtés que jamais.

Après la pluie, le beau temps

Il déchante vite. Alors qu’il pensait avoir fait “un move de cador” pour faire progresser sa carrière, il se retrouve finalement tout en bas de l’échelle. Cerise sur le gâteau, l’ambiance entre les employés est horrible. Il se remet tout de suite en recherche active de job, craignant de sombrer en dépression s’il y reste plus longtemps.

Il apprend alors que son ancien boss chez Rakuten vient de rejoindre une jeune start-up prometteuse, Doctolib. Ce dernier est en train de monter son équipe et cherche une personne pour s’occuper de l’acquisition client.

Trop junior et n’ayant pas le profil pour ce poste, son ancien boss décline sa candidature. Grégoire ne se laisse néanmoins pas abattre. Il le harcèle pendant deux semaines, se forme en parallèle aux bases de l’acquisition payante, et finit par le convaincre de lui laisser sa chance.

Il quitte Amazon 3 mois après son arrivée et arrive chez Doctolib en novembre 2014, période où Doctolib commence son hypercroissance. Grégoire grandit à vitesse grand V avec la boîte. Il passe d’un profil marketing digital un peu fourre-tout à un profil plus expert, notamment sur des compétences clés comme l’acquisition payante, le SEO ou le scraping.

Le scraping est une technique permettant d'extraire du contenu (des informations) d'un ou de plusieurs sites web de manière totalement automatique. Ce sont des scripts, des programmes informatiques, qui sont chargés d'extraire ces informations. Source : Le journal du net.

Il progresse aussi beaucoup au contact de ses collègues ambitieux et intelligents. Il finit rapidement par gérer une équipe de 6 personnes.

Cependant, il commence à en avoir marre de la ville et de ses secrets. À Paris depuis 11 ans, il a des envies de province. Il comprend alors qu’il va devoir quitter Doctolib s’il souhaite réaliser ce projet personnel.

Il recommence ses recherches et passe des entretiens en parallèle de son travail chez Doctolib. Aucune offre ne le satisfaisait vraiment et il reçoit peu de réponses. C’est un nouveau moment de doute pour Grégoire car dans le même temps, tout se déroule à merveille chez Doctolib : son salaire progresse bien, il apprécie ses missions, son équipe, ses collègues et l’énorme ambition de l’entreprise.

Le grand départ

Cette situation dure 1 an, jusqu’à ce qu’il tombe sur l’offre de WisePops, un logiciel de marketing digital créé par un entrepreneur aguerri et, accessoirement, ancien d’Amazon. L’offre est en télétravail complet, ce qui le laisse dubitatif au départ. Cependant, sa curiosité est titillée. L’entreprise n’a que 6 mois d’existence et réalise déjà 50,000€ de chiffre d’affaires par mois avec 3 employés. Ça l’intrigue suffisamment pour échanger avec l’entrepreneur et en savoir un peu plus.

L’échange se passe à merveille. L’aventure trépidante et les perspectives d’apprentissage qui s’annoncent aux côtés de cet entrepreneur lui font passer outre les réticences du télétravail complet. En novembre 2016, deux ans pile après son arrivée chez Doctolib, il démissionne pour rejoindre WisePops.

Et l’aventure tient toutes ses promesses. Il passe 4 années “de dingue” où il fait du marketing tel qu’il devrait être fait. L’équipe étant restreinte, il fait également de la vente, du support client et du produit. Au centre du réacteur, il connaît les clients et leurs besoins par cœur, ce qui lui permet de faire un marketing de grande qualité. Grégoire fait progresser le chiffre d’affaires mensuel de WisePops de 50,000€ à 160,000€ par mois en 4 ans.

Comme toute belle aventure, cette dernière a une fin. Grégoire quitte WisePops en décembre 2020, fatigué par ces 4 années intenses. Il arrive alors chez MerciApp, un correcteur d’orthographe en ligne. Il n’y reste que 5 mois, lui et le fondateur de l’entreprise ne partageant pas la même vision pour le marketing.

Une nouvelle aventure

Il rebondit très vite et signe chez Jump en juin 2021 en tant que Head off Growth. Il est séduit par les missions, l’équipe et surtout par le niveau d’ambition démesuré du fondateur, semblable à ce qu’il a connu chez Doctolib.

L’étincelle est là. À lui d’en faire un grand feu.


🦿 Présentation de Join Jump

Leur mission

Améliorer la vie des freelances en leur proposant les mêmes droits et la même sécurité que les salariés.

Le constat initial

  1. Un marché existant important : 3,6 millions d’indépendants en France aux profils, qualifications et rémunérations hétérogènes : ouvrier agricole, chauffeur Uber, livreur, développeur, consultant senior…

  2. Un marché en pleine croissance : le freelancing est une vraie lame de fond. 900 000 nouveaux freelances en France en 10 ans, une évolution que l’on retrouve partout en Europe et aux US.

  3. Une population abandonnée à son sort : les freelances sont le dindon de la farce depuis des années :

  • un régime social séparé des salariés ;

  • pas de droits au chômage ;

  • une retraite moins avantageuse que le régime des salariés à cotisations équivalentes ;

  • une paperasse énorme ;

  • un accès à l’emprunt immobilier restreint (besoin de 3 à 5 ans de bilans d’activité).

Comment ça marche ?

En combinant deux statuts inscrits dans la loi française, le portage salarial et la coopérative d’activité, Jump:

  1. Fournit un contrat de travail aux freelances et les recrute en CDI.

  2. Les clients des freelances paient Jump directement.

  3. Jump s’occupe de l’administratif et déduit du chiffre d’affaires du freelance toutes tes cotisations, assurances, mutuelle, factures, comptabilité...

  4. Jump reverse ensuite un salaire au freelance.

Les avantages

3 avantages conséquents:

  1. Les freelances bénéficient de la même sécurité et protection sociale qu’un salarié : même retraite, même droits au chômage, même sécurité sociale, mutuelle...

  2. Plus aucune tâche administrative lourde à gérer.

  3. Une plateforme simple qui permet de gérer ses contrats, ses factures, déduire ses frais professionnels...

La vision à long terme

Proposer une myriade de nouveaux services : tickets-restaurants, un comité d’entreprise et plein de surprises que Grégoire ne peut pas encore dévoiler...

Le business model de Jump

Un abonnement à 79€/ mois, ce qui est assez révolutionnaire dans le domaine.

Les statuts légaux sur lesquels s’appuie Jump sont déjà utilisés par plusieurs entreprises qui proposent des services proches. Cependant, elles prennent un % du chiffre d’affaires du client (de 5 à 10%). Ces entreprises veulent rentabiliser au maximum leurs clients en un minimum de temps car elles savent que ces derniers ne vont pas rester longtemps à cause du prix du service.

L’objectif de Jump avec le prix de cet abonnement est d’accompagner les clients pendant toute la durée de leur vie professionnelle.

Grâce à ce prix compétitif, ils peuvent profiter d’une base de clients très large. Surtout, Jump souhaite les garder sur le long terme, afin d’augmenter au maximum la valeur à vie (LTV, Lifetime Value in English) de chaque client.

La concurrence

2 types de concurrents :

  • les autres statuts légaux, comme le statut autoentrepreneur ;

  • les 300 autres sociétés de portage salarial. Elles ne ciblent cependant pas la même population que Jump, mais plutôt les cinquantenaires aux activités rémunératrices et qui sont prêts à donner 10% de leur chiffre d’affaires à leur boîte de portage.

Le défi de Jump est de faire comprendre au marché qu’ils sont beaucoup mieux chez Jump qu’à devoir créer leur propre entreprise.

Dernières actualités

Fin novembre, Jump a réalisé une levée de fonds de 4 millions d’euros auprès d’Index Ventures, l’un des 10 premiers fonds mondiaux qui a financé les premiers tours de table d’Alan, Swile, Revolut, Slack...

Ils recrutent

Ils sont déjà passés de 6 employés à l’arrivée de Grégoire à 30 employés fin décembre. Mais ils continuent de recruter. Plus d’informations ici.


🎙️ L’interview

Marketing

Quelle est ta définition du marketing ?

J’ai une vision biaisée du marketing, car je fais beaucoup de growth au quotidien.

Pour moi, un bon marketing est un marketing qui donne et qui reçoit, c’est-à-dire qu’il doit être capable d’ingérer de l’information en récupérant les retours des clients pour adapter ton produit et ton discours aux besoins du marché. Le marketing a donc un vrai rôle positif dans l’entreprise.

La beauté de travailler dans le web est que l’on peut avoir des retours des clients en continu.

Comment tu t’y es pris pour bien déterminer les clients qui vont guider ton marketing chez Jump ?

Je suis parti d’une feuille blanche avec le postulat que je ne connais rien du marché. Comme Socrate disait: “Ce que je sais, c’est que je ne sais rien”.

Je me suis listé les questions auxquelles je souhaite avoir des réponses. Par exemple:

  • Quels sont les meilleurs clients pour nous ?

  • Qui va vraiment utiliser Jump et en tirer le meilleur parti ?

  • Comment va-t-on les atteindre ? Par des événements ? Le SEO ? Des publicités en ligne ? Des sondages sur LinkedIn ?

  • Quelle est la bonne façon de leur parler → Communication décalée ou sérieuse ?

Dès lors, il s’agit de lancer énormément de tests pour répondre à ces questions, de mesurer les résultats de ces tests puis de les analyser. Tu affines les réponses à tes questions au fil des tests et des itérations.

Cela permet de commencer petit, avec 20€ par jour par exemple si tu veux tester les publicités payantes. Ensuite, ta machine gagne en efficacité au fur et à mesure que tu connais mieux ta cible et ses besoins. Tu peux alors commencer à mettre 100/200€ par jour en acquisition payante.

Qu'est-ce que du bon marketing pour toi aujourd'hui ?

Je pense que les gens en ont marre de voir du marketing chiant. Aujourd’hui, tu as envie de rire, d’avoir des émotions quand on essaie de te vendre quelque chose.

C’est une vraie évolution du marketing. On casse la distance qu’il pouvait y avoir et cela permet d’être plus créatif dans son marketing, comme le fait très bien la marque Asphalte.

C’est du marketing bien fait. Ils ont réussi à créer une communauté engagée, qui attend les produits avec impatience car ils répondent à leurs besoins. C’est vertueux dans tous les sens du terme.

On te présente comme le pape du SEO. Est-ce le domaine du marketing dans lequel tu t'éclates le plus ? Pourquoi ?

Le SEO est ma grande passion. C’est un sujet hyper dur et complexe qui mélange beaucoup de disciplines. Cela demande de:

  • bien écrire,

  • comprendre les aspects techniques du web,

  • faire de la recherche qualitative pour découvrir les sujets sur lesquels écrire,

  • arriver à vendre son produit sans que le lecteur ne s’en aperçoive.

C’est très difficile d’arriver en 1er sur Google. Il n’y a qu’un seul gagnant et cette petite bataille virtuelle me plaît énormément.

Pourquoi est-ce que tu es bon dans ce que tu fais ?

Tout d’abord, en considérant que je ne suis pas bon.

Ensuite, je suis en veille permanente. Les choses évoluent tellement vite. Je suis obligé de me renseigner en permanence.

Comment je m’y prends?

  1. Le slack de Growth Hacking France, uniquement sur invitation. Le niveau des conversations est très élevé, ça me stimule beaucoup.

  2. Via des newsletters et podcasts : Deux.io, Abondance (SEO)...

  3. Et surtout via des déjeuners et appels avec les gens qui font le même métier que moi. J’en fais au moins 1 par semaine et j’apprends énormément.

Est-ce qu'il y a un secret marketing que tu as découvert au cours de ta carrière ? Si oui, tu peux nous le partager ?

Un des trucs que l’on a découverts avec nos tests chez Jump, c’est qu’il est aujourd’hui accepté d’avoir une communication farfelue. On a fait beaucoup de publicités sur Facebook avec des memes ou des vidéos de 2min faites sur Canva à l’arrache, et elles performent mieux que les publicités plus sérieuses.

2 enseignements:

  • Ne pas avoir peur, assumer d’être un peu différent ;

  • Quand quelque chose ne marche pas, il ne faut pas renoncer tout de suite. Je vous renvoie à l’épisode de GrowthMakers avec Antonin Delfino sur ce sujet.


Carrière

Quel a été ton plus beau coup marketing ?

Plus qu’un coup marketing, je dirais mon expérience chez WisePops. Bien que ce ne soit pas une boîte qui change la face de l’humanité comme Doctolib, je suis fier d’avoir réussi à faire grimper le chiffre d’affaires d’une petite boîte de 6 personnes à 2 millions d’euros annuel, sans investissements externes.

J’ai contribué à tous les aspects de la boîte, autant le marketing que la façon dont on vend le produit et que le produit lui-même.

Et aujourd’hui, je continue à utiliser le produit même après mon départ, des fonctionnalités conçues telles que je les avais demandées.


Formation & candidature

Si tu étais un étudiant qui doit commencer sa carrière en marketing aujourd’hui, comment est-ce que tu t'y prendrais ? Quelles sont les compétences clés que tu développerais en priorité pour être dans le top 10% des marketeurs ?

Le marketing se fait aujourd’hui principalement en ligne. Je n’irai donc pas chez l’Oréal, mais plutôt dans une start-up.

Partant de là:

  1. J’essayerais de définir assez tôt les boîtes qui me font rêver, et je n’aurais pas peur de les viser.

  2. Ensuite, je réfléchirais à la manière de mettre un pied dans celles-ci. Le mieux pour ça est de créer des relations interpersonnelles avec les personnes qui sont dans les boîtes que tu vises. Ainsi, ils te connaissent déjà lorsque tu postules.

  3. En parallèle, je m’auto-formerais et chercherais à m’imprégner du milieu en m’abonnant à 20 newsletters liées aux start-ups. Comme il n’y a pas ou peu de formations officielles, j’aurais l’autodiscipline de me former via Youtube, via des podcasts, des newsletters...

  4. Si possible, j’essaierais de faire une formation growth pour me rendre plus crédible et arriver avec un bagage de compétences et de connaissances tangibles.

Quelles sont les compétences que tu développerais en priorité ?

Cela dépend de tes appétences.

Si tu adores la technique, tu peux partir sur des formations de développeurs, du style Le Wagon. Ça te permettra d’avoir un impact plus important sur le produit, d’être plus libre.

Tu peux aussi t’orienter vers des compétences beaucoup plus souples:

  • Maîtriser Google Sheet ;

  • Savoir créer des publicités payantes ;

  • Le référencement naturel.

Pour 50€, tu peux trouver des formations ou des livres qui te permettront de développer ces compétences.

Comment tu t’y prends pour apprendre et développer tes compétences ?

Au début de ma carrière, j’avais un très mauvais réflexe. Je pensais avoir des bases solides car j’avais une école de commerce. J’avais tendance à ne pas écouter les conseils que l’on pouvait me donner, ni à croire que j’en avais besoin.

C’est la pire attitude que tu peux avoir, car tu ne te confrontes pas aux pratiques des autres gens et tu ne peux pas progresser.

Chez Doctolib, j’ai commencé à m’abonner à plein de newsletters, surtout les plus poussées.

J’ai aussi beaucoup réseauté, discuté avec des gens qui faisaient un peu la même chose que moi. J’ai eu la chance de côtoyer et recruter beaucoup de gens incroyables.

Choisir la bonne boîte te fait rencontrer les bonnes personnes. À leur contact, tu progresses naturellement. Chez Doctolib, les gens avaient la dalle, ça te porte.

Que ça soit chez Doctolib ou WisePops, tu as dû recruter et monter ton équipe. Qu'est-ce que tu recherches en priorité chez tes collaborateurs ? Quels sont les critères que tu regardes ?

  1. La capacité à prendre du feedback, même dur. Je suis exigeant, et je ne veux pas que la personne se démotive. Au contraire, je veux qu’elle soit assez souple pour les prendre en compte et les intégrer à son raisonnement.

  2. L’humilité et sa capacité à remettre en cause les choses.

  3. La structuration de son esprit. Par exemple, j’aime poser cette question : “Si tu étais en poste, quels seraient les indicateurs clés que tu regarderais ? ” C’est une question ouverte, mais c’est aussi un indicateur très précis sur la façon dont la personne raisonne et si elle est capable de prendre de la distance, de la hauteur vis-à-vis de la problématique.

  4. Enfin, une partie technique avec un test pour voir si la personne connaît son métier. Mais cela représente seulement 50% du job. Savoir se remettre en cause, être organisé et rapide est tout aussi important que les pures compétences techniques pures.

Avant de passer en entretien avec toi, il faut d’abord attirer ton attention. Comment est-ce qu'on s’y prend ?

Je regarde 2 choses : le Linkedin et le CV. Surtout, comment est-ce que les candidats vont le structurer.

J’adore les personnes qui utilisent le système STAR: Situation, Task, Action, Results. Une personne qui arrive à te récapituler sur un support écrit de manière claire et concise une expérience lui a pris 6/12/24 mois de sa vie est une personne avec qui j’ai envie de bosser.

Pour terminer cet entretien en beauté, quel est ton livre marketing/business préféré et pourquoi ?

Je peux t’en donner trois :


👌 La belle histoire de la semaine

Crumbl, une franchise de cookies qui se développe grande vitesse aux US et aux chiffres délirants.

Le plus impressionnant demeure les bénéfices annuels moyens que génère CHAQUE magasin: $357,000.

Tout simplement énorme pour des marchands de cookies.

TLDR:

  1. Un super produit, testé et retesté jusqu’à obtenir une texture et un goût inégalable.

  2. Une image de marque forte construite autour de deux piliers:

    1. une couleur distinctive (le rose),

    2. un soin particulier apporté à l’emballage.

  3. Une énorme audience (2M sur Instagram, 5M sur TikTok) sur les réseaux sociaux pour acquérir de nouveaux clients et continuer à développer son image de marque.

  4. Un sentiment de rareté permanent avec des recettes qui changent chaque semaine.

  5. Une technologie au point à la fois pour les franchisés (un logiciel de suivi des performances) et les clients (application mobile pour commander des cookies).

Ch’est bon ça lol.


🏄 Alors, c’est bon ça ou c’est pas bon ça ?

Voilà, c’est la fin de cette 24ème édition.

N’hésite pas à répondre à cet e-mail si tu as la moindre remarque à me partager, je les reçois bien et te répondrai dans la foulée.

Si tu aimes cette édition, et qu’elle peut plaire à une personne de ton entourage qui aime le marketing et l’entrepreneuriat,, n’hésite pas à lui partager.

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Si tu veux (qp)lire les 3 éditions précédentes, tout est là :

Au plaisir de te lire 🤙

C’est bon ça !

Jean

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J'interroge les entrepreneurs et marketeurs des plus belles startups françaises. On y parle compétences, parcours, embûches, anecdotes et conseils pour construire une carrière réussie en marketing.